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La majorité des tueries de masse en Suisse sont des tragédies familiales

Des policiers dans les rues de Daillon (VS) après la tuerie du 2 janvier 2013, qui avait fait trois morts et deux blessés. [Keystone - Laurent Gillieron]
La majorité des tueries de masse en Suisse sont des tragédies familiales / Le Journal horaire / 1 min. / le 15 novembre 2019
Les services psychiatriques de Bâle-Campagne (PBL) ont analysé 33 tueries de masse en Suisse entre 1972 et 2015. A une exception, ce sont toujours des hommes qui ont été les meurtriers. Dans plus de la moitié des cas, il s'agit de tragédies familiales.

La notion de tuerie de masse désigne l'assassinat ou le meurtre d'au moins trois personnes en une courte période. Sur les 33 cas examinés par les PBL, 18 se sont déroulés dans un contexte familial et les auteurs se sont presque tous suicidés.

La plupart des auteurs des tueries examinées souffraient de troubles de la personnalité et présentaient des tendances suicidaires. Aucun ne suivait une psychothérapie au moment des faits, mais un tiers avait bénéficié d'une longue thérapie. Dans peu cas, le meurtre de masse a été commis à la sortie d'une thérapie stationnaire.

Problèmes psychosociaux

Le plus souvent, les meurtriers ont vécu des problèmes psychosociaux peu avant les crimes, souvent en lien avec des violences domestiques.

La perte d'un emploi, des problèmes relationnels au sein du couple ou des conflits de voisinage sont les principales causes qui ont déclenché le processus.

ats/pym

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Hommes mariés

Dans 43% des cas étudiés, le crime s'est produit dans le cadre familial. Ce taux est élevé par rapport à d'autres pays (18% en Espagne et 14% aux Etats-Unis). La plupart des auteurs sont des hommes mariés. Ils avaient entre 36 et 65 ans.

Dans 64% des cas, il s'agit de citoyens suisses qui n'avaient pas d'antécédents judiciaires. Un tiers d'entre eux avait été victimes d'abus dans leur enfance ou leur jeunesse.

Armes à feu privées

Une arme à feu privée a été utilisée dans 61% des cas. Une seule des tueries examinées impliquait une arme militaire.

Dans 18% des cas, les victimes ont été étranglées. Une fois sur quatre, l'auteur de la tuerie avait consommé de l'alcool.