WC et vestiaires de genre neutre ou libre choix du prénom dans les documents administratifs: autant de mesures que commencent à instaurer ou à envisager des établissements comme l'Université de Lausanne, l'EPFL ou encore l'Université de Genève.
Le genre neutre est présent depuis quelques années déjà dans certaines universités nord-américaines et européennes et il commence aujourd'hui à faire son chemin en Suisse également.
A Lausanne, Genève ou encore Zurich, on projette ou on réfléchit à adapter des locaux utilisés par les étudiants - WC et vestiaires - ou les démarches administratives pour s'accorder au prénom et au genre dans lequel vivent les personnes.
Discriminations
Raphael Frey, membre de l'association étudiante lausannoise Plan Queer, insiste sur l'importance de ces évolutions dans le quotidien des étudiants transgenres.
"On parle d'une population qui est vulnérable sur le plan social, car il y a énormément de discriminations à l'encontre des personnes trans. Ce n'est pas qu'une question de carte d'étudiant: le prénom apparaît partout, sur les identifiants, sur les listes de cours, etc. Le risque que le statut de la personne soit révélé à ses camarades ou à ses professeurs est constant. Avec des conséquences dramatiques", souligne-t-il.
Les étudiants et étudiantes transgenres sont une petite minorité, il n'existe par ailleurs pas de chiffres officiels. Dès lors, pourquoi l'université devrait-elle s'adapter à une petite minorité d'étudiants?
"Citoyens de seconde zone"
Pour Raphael Frey, c'est une question d'égalité. "C'est mettre en avant les valeurs du vivre ensemble, le fait que tout le monde devrait avoir les mêmes chances", estime-t-il. Et c'est aussi, pour les associations LGBT, une mesure nécessaire pour permettre aux personnes trans de ne plus se sentir considérées "comme des citoyens de seconde zone".
Cette prise en compte des personnes transgenre - ou qui ne se reconnaissent pas dans la représentation binaire masculin-féminin - était aussi l'une des revendications de la grève des femmes le 14 juin dernier.
Séverine Ambrus/kkub