C'est la première fois que la Fondation pour l'excellence de la
formation en Suisse (FEFS), instigatrice du comparatif swissUp,
passe également sous la loupe les Hautes écoles spécialisées (HES)
du pays. Jusqu'ici swissUp s'était limitée aux universités et aux
écoles polytechniques fédérales. L'étude de swissup laissent
apparaître des résultats très contrastés.
En effet, les 2704 étudiants suisses ayant participé sont
particulièrement critiques quant aux conditions d'encadrement,
alors qu'ils se montrent satisfaits des infrastructures. Ce constat
n'est cependant pas valable pour toutes les onze branches passées
en revue, à savoir: biochimie, biologie, chimie, géographie,
géosciences, informatique, mathématiques, pharmacie, physique,
médecine humaine et médecine dentaire.
Grandes différences
S'il est difficile de faire ressortir de grandes tendances
générales de ce classement, on relèvera que les étudiants en
biologie de presque toutes les hautes écoles de Suisse sont
globalement satisfaits de leurs conditions d'études (sauf ceux de
Genève qui sont plus critiques). Au contraire, une majorité
d'étudiants HES en informatique sont critiques sur ce même point.
Les deux écoles polytechniques de Lausanne et de Zurich tirent
cependant leur épingle du jeu, même si l'encadrement est partout
jugé moyen ou insuffisant.
L'étude de swissUp ne se contente pas de mesurer la satisfaction
des étudiants ou la qualité de l'encadrement, la qualité de la
recherche, de même que le nombre de publications des hautes écoles
sont passées à la loupe. Dans cette dernière catégorie, il ressort,
par exemple, que l'Université de Zurich se classe en tête,
notamment en médecine. Pour ce qui est des sciences exactes et
naturelles, ce sont les deux écoles polytechniques du pays qui
sortent du lot.
Vaste chantier
L'établissement de ces comparatifs est le fruit du travail d'une
équipe de base de trois collaborateurs travaillant sur Zurich et
Genève. Au total, six personnes ont oeuvré à l'établissement de
cette version 2006 du ranking. Le budget de l'opération, de plus de
600'000 francs, est financé presque à égalité par la Confédération
(différents organismes) et la FEFS présidée par le fondateur et
président de Logitech Daniel Borel.
Alors qu'à ses débuts il y a cinq ans cette étude permettait
surtout aux étudiants suisses de se faire une idée de la qualité de
la formation des différentes universités du pays, ce ranking permet
désormais pour la deuxième fois de comparer la qualité des
différents instituts au niveau germanique, puisque nos universités
sont mises en compétition avec celles d'Autriche et
d'Allemagne.
Projets d'avenir
swissUp ne veut pas en rester là. Différents pays européens dont
l'Italie et les Pays-Bas ont manifesté leur intérêt, selon Maryline
Maillard, cheffe de projet. Rien n'est encore décidé, mais unis,
polys et HES suisses pourraient un jour être confrontées
ouvertement aux performances d'autres facultés voisines.
Précisons pour terminer que la publication de ce classement se
fait en collaboration avec les magazines L'Hebdo et Cash. Ces deux
titres du groupe Ringier éditent à cette occasion un important
guide de l'étudiant contenant certains résultats de l'étude ainsi
que des conseils pratiques. Les résultats détaillés sont eux
disponibles sur le site swissUpranking.
Xavier Studer
Plusieurs activités
La Fondation pour l'excellence de la formation en Suisse (FEFS), qui a repris la société swissUp, veut promouvoir et nourrir un large débat sur la qualité de l'enseignement et de la formation en Suisse.
A cette fin, la FEFS investit prioritairement dans la réalisation du ranking des hautes écoles publiques.
La FEFS collabore en outre à la mise sur pied du Salon de l'étudiant qui a lieu dans le cadre du Salon du Livre de Genève.
D'autres projets, tel un Salon de l'étudiant pour la Suisse allemande seront réalisés dès qu'un financement aura été trouvé.
Forces et faiblesses des écoles
- Le ranking swissUp est effectué depuis 2004 sous le mandat de la Conférence des Recteurs des Universités Suisses CRUS et de l'Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie OFFT.
- Les branches d'études des hautes écoles suisses, allemandes et autrichiennes sont comparées entre elles, grâce à des questionnaires et des statistiques officielles.
- Selon un tournus sur trois ans, la plupart des branches des universités, des hautes écoles spécialisées et des Ecoles polytechniques sont considérées.
- Les questionnaires envoyés aux étudiants et aux enseignants sont essentiels, même si le taux de retour est des plus variables, ce qui rend parfois des comparaisons impossibles entre institutions.
- En fait, plutôt qu'un classement, il en résulte une mise en lumière des forces et des faiblesses de chaque institution, selon les auteurs de l'étude.