Depuis qu'ils ont raflé 17 sièges au Conseil national, les Verts revendiquent avec force un fauteuil au gouvernement. Logiquement, leur décision attendue vendredi devrait trancher en faveur d'une candidature. Ils pourraient même déjà donner un nom de candidat.
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Mais même dans ce cas, les écologistes pourraient manquer de temps dans la course au Conseil fédéral, analyse Benjamin Roduit, conseiller national valaisan PDC. "Une telle campagne ne peut pas s'improviser en quelques jours. Il faut convaincre les parlementaires, les groupes d'intérêts et les médias, de manière à ce que la population suisse ait le sentiment que le nouvel élu est représentatif de la configuration politique de notre pays."
Profil rassembleur à trouver
Le PDC est le faiseur de roi de cette élection. Et dans cette formation, plusieurs voix estiment qu'élire un écologiste au détriment d'un ministre actuel mettrait en danger les institutions et la stabilité helvétique. En plus de rattraper le temps, les Verts doivent aussi trouver un profil qui séduise ses alliés.
"Il est clair que ce sera un challenge, car s'ils présentent une personne trop profilée à gauche, ça ne passera jamais", estime la conseillère nationale vert'libérale Isabelle Chevalley. "Il faut quelqu'un de plus consensuel, de plus centriste. Et travailler avec l'économie et non contre l'économie, ce qui est un état d'esprit complètement différent entre les Verts et les Vert'libéraux."
Entre les alliances encore à ficeler et le profil rassembleur à trouver, et ce à moins de trois semaines de l'élection, les Verts seront sous pression pour changer la fameuse formule magique suisse, même si la politique sait se montrer imprévisible.
Thibaut Schaller/ani