Une défense du ciel plus efficace pour un prix divisé par deux: le PS plaide pour l'achat d'un avion de combat léger. Mais elle semble loin l'année 1992, lorsque le Parti socialiste et ses alliés récoltaient 500'000 signatures en un mois contre l'achat de nouveaux avions de combat.
Mercredi, le président du groupe socialiste Roger Nordmann était entouré d'un général allemand, d'un expert américain et d'un constructeur d'avion militaire, dont il vantait les mérites et le prix bas. De quoi ébranler la base du parti à l'ADN pacifiste? "Nos militants ne sont pas bêtes. Ils savent qu'il faut une police de l'air efficace, pour des raisons de sécurité évidentes, au même titre qu'il faut une police municipale", répond le conseiller national vaudois.
"Agir sur les vraies menaces"
La président du groupe socialiste précise que, selon la position du parti, "il faut une défense aérienne. "Mais elle doit nous défendre aussi contre les menaces réalistes. Et la menace réaliste, ce n'est pas un avion d'une puissance étrangère qui traverse tout le ciel de l'OTAN sans être repéré ni intercepté", précise-t-il.
Et pour le PS, les vraies menaces sont les missiles et les drones légers. Des menaces qu'il faut combattre en renforçant le système de détection radar et de défense sol-air, et pas avec trente ou quarante avions de dernière génération. Le PS propose plutôt l'achat d'un avion de combat léger et beaucoup moins cher pour effectuer la police du ciel. L'économie escomptée atteint 4 milliards de francs.
il faut une défense aérienne. Mais elle doit nous défendre aussi contre les menaces réalistes.
Projet renvoyé au Conseil fédéral
L'UDC neuchâtelois Raymond Clottu, lui, ne croit pas à ce concept. "Ce n'est pas ce qu'il nous faut. Il nous faut un avion polyvalent, qui puisse surveiller notre espace aérien. On doit avoir une réponse ultra-rapide, et, bien évidemment, des avions performants", réagit-il.
Lundi en commission, le Parti socialiste demandera le renvoi du projet de défense du ciel au gouvernement pour qu'il revoit sa copie. En cas de refus, il lancera le référendum.
Stéphane Deleury/jvia