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La voiture est la reine des pistes, mais certaines stations tentent de réagir

La voiture est le moyen de transport privilégié pour aller dans les stations de ski [Keystone - Alessandro Della Bella]
Les stations de ski misent sur la mobilité douce pour amener de nouveaux clients / La Matinale / 3 min. / le 25 novembre 2019
Plus de 90% des Suisses prennent leur voiture pour aller skier, selon un sondage. Les problèmes du manque de place de parking et des bouchons sur l'autoroute sont connus. Les stations travaillent désormais à améliorer l'accès en train.

Les Romands boudent les transports publics pour aller skier ! 95% des détenteurs d’un Magic Pass prennent la voiture, selon un sondage réalisé cette année par la société en charge de cet abonnement annuel qui donne accès aux installations d’une trentaine de stations.

Il faut dire que porter skis, bâtons et chaussures quand il faut changer plusieurs fois de train ou de bus a de quoi dissuader les plus motivés. Pourtant, de plus en plus de sociétés de remontées mécaniques et de stations misent sur les transports publics, car elle est la promesse d’un nouveau souffle.

A commencer par Verbier qui inaugurera son premier train direct de 300 places le 21 décembre prochain. Le « Verbier-Express » reliera Genève aéroport au Châble le week-end, avec un départ à 7h20. Le principe est d'amener les skieurs du quai jusque sur les pistes, en éliminant un maximum de désagréments.

Décourageant

"On entend souvent que le ski, ce n’est pas forcément le prix qui bloque les clients, mais que c’est trop compliqué pour y aller. Ça prend beaucoup de temps. Donc pour nous, la journée du client commence à la maison avec l’achat du forfait en ligne, puis il faut avoir une transition jusqu’au domaine skiable qui soit la plus simple possible. Pour ceux qui le désirent, le train permet d’éviter les problèmes de trafic et de congestion sur l’autoroute.", estime Laurent Vaucher, directeur de Téléverbier.

La nouvelle gare du Châble a été inaugurée le 24 janvier 2019 [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La nouvelle gare du Châble a été inaugurée le 24 janvier 2019 [Keystone - Jean-Christophe Bott]

Un train direct, c'est aussi l'espoir de séduire une certaine clientèle. Notamment les jeunes, qui sont toujours moins nombreux à passer leur permis de conduire. En partenariat avec les CFF, l'offre sera particulièrement attractive : le billet combiné ski-train avec le demi-tarif ne dépassera pas le prix de l'abonnement de ski.

D'autres stations suivent le même mouvement pour doper leur attractivité, à l'instar d'Andermatt dans le canton d'Uri. Dès cet hiver, un train conduira sur les pistes les Zurichois avec un seul changement (au lieu de trois) pour une offre à prix cassé. Et d'autres communes ont engagé de gros moyens, comme Fiesch en Haut-Valais, qui a déplacé sa gare jusqu'au pied de la télécabine.

Une offre en préparation

Mis à part Verbier, les autres sociétés de remontées mécaniques romandes peinent encore à trouver le bon modèle.

Seules deux d'entre elles proposent un billet train-ski en partenariat avec les CFF. Nous avons appris que les stations liées au Magic Pass y avaient toutes renoncé, depuis cette année.

Les CFF et le Magic Pass ne sont pas parvenus à s'entendre sur une formule qui combine un abonnement annuel à une offre de train à prix réduit. Pour autant Sébastien Travelletti, membre de l'administration du Magic Pass, juge nécessaire d'augmenter rapidement la part de skieurs sans voiture.

"Du point de vue écologique et des émissions de CO2, nous devons améliorer cette situation. Mais il est clair que cela ne se fait pas d’un petit coup de baguette magique". La solution sera sans doute une carte journalière, qu'il reste à inventer. En tout cas, le Magic Pass veut aboutir d’ici l'hiver prochain à une offre pour ses 135’000 clients. Car les transports publics sont la promesse de clients supplémentaires.

Trouver des alternatives

"Ce ne sont pas les capacités au niveau des remontées mécaniques qui congestionnent les stations de ski, mais c’est la capacité de la mobilité pour que les gens puissent arriver dans la station. Aujourd’hui, cette capacité est limitée du point de vue des parkings et des routes d’accès. Nous devons trouver des alternatives."

Des alternatives qui existent. Le train arrive non loin des pistes dans plusieurs stations romandes. Mais parfois la gare est à plusieurs centaines de mètres des remontées mécaniques. De quoi démotiver les plus courageux lorsqu'il s'agit de porter skis, bâtons et chaussures.

Raison pour laquelle le déplacement de la gare est en discussion dans plusieurs stations. Leysin a ainsi obtenu le feu vert pour prolonger la ligne de train. Et aux Diablerets, des pourparlers sont engagés pour installer la gare au pied des pistes.

Céline Fontannaz

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