Depuis les élections de 2003, le plus jeune nouvel élu de la Chambre du peuple s'exprime à la tribune à l'ouverture d'une nouvelle législature. En 2011, Mathias Reynard avait 24 ans lorsqu'il accédait pour la première fois au Conseil national. Se rappelle-t-il de sa première prise de parole devant ses pairs? "Comment oublier ça? C'était un moment d'émotion et de stress énormes", se remémore-t-il.
"Je n'avais pas beaucoup d'expérience politique (...) et je tremblais comme une feuille avant d'aller faire ce discours", témoigne le conseiller national valaisan à la RTS. "J'étais très impressionné par le lieu, par ces gens que je voyais d'habitude à la télévision", poursuit le jeune socialiste, brillamment réélu à son poste pour un troisième mandat le 20 octobre.
Mathias Reynard s'enorgueillit d'avoir écrit lui-même son intervention. "Il fallait qu'il y ait un peu de fraîcheur et de nouveauté." Mais une telle prise de parole ne s'improvise pas et le député concède avoir dû répéter son texte. Il s'agissait notamment de prononcer correctement les passages en allemand et en italien ainsi que les quelques mots en romanche.
Ce lundi, c'est le libéral-radical Andri Silberschmidt qui effectuait le même exercice pour l'ouverture de la 51e législature. Devant une audience rajeunie, cet entrepreneur zurichois de 25 ans a rendu hommage aux "anciens". D'un ton assuré, le benjamin de la Chambre basse a plaidé durant plus de sept minutes pour un dépassement des clivages partisans.
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En 2011, Mathias Reynard avait insisté sur la cohésion nationale et la justice sociale. Huit ans plus tard, les priorités du plus jeune élu du Parlement ont changé. Pour Andri Silberschmidt, les enejux majeurs des quatre prochaines années sont la prévoyance vieillesse, la promotion des start-up et la politique climatique. Outre la vague jeune, la vague verte est passée par là...
Didier Kottelat
Une tradition depuis 2003
C'est depuis l'entrée en vigueur du nouveau règlement du Conseil national en décembre 2003 que le benjamin ou la benjamine de la Chambre basse s'exprime lors de l'ouverture de la législature.
La première à être montée à la tribune à ce titre, le 1er décembre 2003, est Evi Allemann. La socialiste bernoise avait 25 ans. Quinze ans plus tard, en juin 2018, elle quittait le National pour entrer à l'exécutif de son canton.
A l'instar de Mathias Reynard, tous les successeurs d'Evi Allemann siègent encore sous la Coupole fédérale. Il s'agit du conseiller national Lukas Reimann (UDC/SG), plus jeune nouvel élu en 2007 à l'âge de 25 ans en 2007, et de l'écologiste genevoise Lisa Mazzone, 27 ans en 2015 et fraîchement élue au Conseil des Etats.