L'Arabie saoudite a repris le 1er décembre la présidence du "Groupe des 20" pour une année. Elle détermine ainsi la liste des participants au sommet. La Suisse figure parmi trois pays hôtes choisis par Ryad, comme l'a indiqué Ueli Maurer confirmant les informations du "Tages-Anzeiger". Les deux autres invités sont la Jordanie et Singapour.
Berne sera représentée par Simonetta Sommaruga, qui reprend la présidence de la Confédération l'an prochain. Cette invitation réjouit le Conseil fédéral, la Chancellerie fédérale.
Une première sous le signe de la fiscalité
Le roi Salmane a envoyé l'invitation au président actuel de la Confédération Ueli Maurer le 22 octobre déjà. La Suisse pourra ainsi défendre ses intérêts lors de ce sommet. Le thème le plus important pour elle devrait être la réorganisation globale de la fiscalité des entreprises. Selon la définition du nouveau régime, la Confédération et les cantons pourraient être confrontés à plusieurs milliards de francs de pertes fiscales.
Il s'agit d'une première pour la Suisse, qui n'a encore jamais été invitée à la table des chefs d'Etat. Elle a en revanche déjà pris part plusieurs fois à des rencontres des ministres des finances du G20, comme en 2013 à l'invitation de la Russie. Ueli Maurer, chef du Département fédéral des finances (DFF), s'est rendu plusieurs fois à de telles rencontres durant les quatre dernières années.
"Mettre la Suisse en visibilité"
Et l'invitation à Ryad est importante, précisément et notamment, pour les affaires financières. Interrogé dans l'émission Forum, le conseiller aux Etats jurassien Charles Juillard, ancien ministre cantonal des Finances, rappelle qu'il est très important que la Suisse puisse être associée directement à ce genre de discussions "parce que cela nous permet de nous mettre en visibilité et surtout de créer des contacts directs avec des partenaires pour traiter de toutes sortes de sujets."
Et en pleine réorganisation en cours de la fiscalité orchestrée par l'OCDE, la suisse aussi peut faire entendre sa voix. "La fiscalité sera certainement abordée, avec la 4e réforme de la fiscalité des entreprises qui pourrait effectivement coûter beaucoup d'argent à la Suisse", rappelle-t-il. "C'est l'occasion rêvée pour tisser des liens et trouver des alliés pour que les effets pour la Suisse soient le plus limités possible."
ats/cab