La saison des pollens commence. Et avec elle, une période
difficile pour le million quatre cent mille Suisses souffrant du
rhume des foins et autres allergies. Cette année, l'inquiétude est
excitée par la recherche.
De nouvelles études montrent en effet que les polluants de l'air
peuvent «doper» la dangerosité des pollens en entrant en
interaction avec eux.
C'est notamment le cas des fameuses particules fines dont la
Suisse a largement souffert l'hiver dernier, de l'ozone et des
oxydes nitriques (NO).
Mélange détonnant
Dans des régions à haute pollution atmosphérique, les pollens se
couvrent de particules de polluants, explique le Centre suisse pour
l'allergie, la peau et l'asthme (aha!). Leur teneur en allergènes
est modifiée, ce qui peut renforcer leur action.
Conséquence: lorsque l'air est très chargé, les personnes
allergiques se plaignent davantage. Les réactions allergiques sont
donc «au moins favorisées» par certains polluants. Il est même
prouvé que l'asthme chez les enfants en est aggravé. Reste que la
hausse constatée des allergies ne s'explique pas si facilement,
indique aha!.
Certains facteurs génétiques et le style de vie jouent
probablement aussi leur rôle dans cette tendance.
Le réchauffement en cause
Le centre a lancé vendredi sa campagne annuelle contre
l'allergie. Avec ce constat: le réchauffement climatique pourrait
mener à une explosion du nombre de personnes allergiques aux
pollens ou souffrant d'asthme.
Depuis les années 90, le début de la floraison du bouleau par
exemple est plus précoce de 15 jours. Et la saison pollinique des
graminées et des herbes s'étant nettement allongée. Des
températures plus élevées sont en outre susceptibles de contribuer
à une colonisation par de nouvelles plantes.
L'exemple le plus actuel: l'ambroisie hautement allergène dont la
propagation fait l'objet d'avertissements insistants, émis par les
milieux spécialisés les plus différents.
De l'allergie à l'asthme
Cette campagne nationale centrée sur les pollens - six
principaux sont en cause - sera notamment déclinée dans les jardins
botaniques de Berne, Fribourg et St Gall, avec de l'information au
public.
Du point de vue médical, le rhume des foins est trop souvent
sous-estimé par les personnes touchées, constate aha!. Pourtant,
une sur deux risque l'asthme si les symptômes ne sont pas ou sont
mal traités.
Selon les statistiques, 30% des personnes allergiques aux pollens
souffrent d'asthme, d'où une réduction considérable de leur qualité
de vie. Les spécialistes conseillent donc un dépistage rapide
aussitôt l'allergie supposée.
Des millions de pollens
Cette année, la période du rhume des foins a débuté avec du
retard en raison du temps frais. Mais de fortes concentrations de
pollens sont escomptées ces prochaines semaines, assure aha!
D'après les spécialistes, le noisetier et l'aulne ont produit une
quantité spectaculaire de chatons. Or, un seul chaton peut libérer
jusqu'à deux millions de pollens, indique le centre.
Selon toute probabilité, le bouleau fleurira après l'aulne, sans
transition. Sa floraison enchaînera avec la saison des pollens de
graminées et d'herbes à fin mai. Ceux-ci sont les facteurs
déclenchants les plus fréquents des allergies au pollen.
swissinfo/agences/sn
Un Suisse sur cinq touché
- En Suisse, une personne sur cinq est victime d'allergie. Et 400'000 enfants, jeunes et adultes souffrent d'asthme. Selon divers signaux, le nombre de personnes concernés par les allergies est destiné à croître.
- Le réchauffement climatique pourrait jouer un rôle important dans cette hausse, estime aha!, Centre suisse pour l'allergie, la peau et l'asthme.
- Ce centre est une organisation indépendante de patients dont le siège est situé à Berne. Créée en 2000, cette fondation entend maintenir l'attention portée sur les problèmes liés aux allergies.
- En tant qu'interface entre patients et médecins, elle fournit conseils et informations.