Les gymnasiens vaudois peuvent suivre depuis 2015 une maturité bilingue français-italien, avec une année en immersion dans une école tessinoise. Cette option est possible également dans le canton de Berne. Le canton de Genève avait proposé cette possibilité un temps au début des années 2010, avant d'y renoncer.
Bâle est bon élève en matière d'enseignement de l'italien dans les classes. En revanche, à Zurich, malgré le plan d'études, cette langue a une place très marginale à l'école obligatoire.
Une place à défendre
Le Valais fait lui aussi partie des mauvais élèves. "Le plan d'études romand n'y est pas appliqué. L'italien devrait y être enseigné dans les écoles du secondaire I, mais il ne l'est pas", comme l'explique Sara Alloatti, présidente de l'association "Italiano à scuola", qui regroupe des enseignants d'italien de toute la Suisse.
Et à chaque réforme, il faut défendre chèrement la place de l'italien. "Très souvent on doit légitimer sa matière. Prochainement, il y aura la révision du règlement de maturité. Et avec l'introduction de nouvelles matières, probablement que l'italien devra trouver les bons arguments pour garder son statut", regrette Sara Alloati.
Langue nationale
Promouvoir l'italien à l'école, en renfort des cantons, c'est désormais une priorité de la Confédération, avec une enveloppe de 800'000 francs par année pour diffuser du matériel didactique et développer des mesures de sensibilisation.
La journée spéciale organisée vendredi au Gymnase de la Cité a pour but de donner une meilleure visibilité à cette langue. "C'est l'occasion de rappeler que l'italien est une langue nationale et pas seulement la langue de l'Italie, ou de la communauté italienne qui vit chez nous depuis plus de 40 ans maintenant. L'Italien fait partir de cette réalité multiculturelle et multi-linguistique de la Suisse", explique Toni Cetta, président de la Conférence des chefs de file de l'italien dans le canton de Vaud.
Débouchés
Mais comment encourager les jeunes à choisir d'étudier l'italien, alors que l'anglais ou l'allemand leur paraît souvent plus utile pour leur avenir? "Cela reste probablement, pour une partie de nos élèves, une langue de vacances, de soleil... Mais il y a quand même des débouchés. Il y a des domaines, comme l'information et la communication, ou le tourisme, où l'italien est utile", répond Toni Cetta. Aux yeux de l'enseignant, "découvrir une culture, de toutes manières, sera important pour n'importe quel travail choisi par les élèves plus tard".
Martine Clerc/jvia
Petits effectifs
Entre 5 et 9 élèves s'inscrivent chaque année à la maturité bilingue français-italien proposée depuis 2015 par le canton de Vaud. Cela paraît peu comparé aux autres maturités bilingues proposées dans le canton: 120 élèves par an pour l'allemand, 100 pour l'anglais. Mais le peu d'inscrits n'est pas considéré comme un échec: pour l'italien, il n'y avait aucun objectif chiffré à la base.
Et selon le canton, il est normal que les effectifs soient plus faibles, étant donné que moins d'élèves apprennent l'italien durant leur scolarité obligatoire que l'allemand et l'anglais. Le canton de Vaud va maintenir l’offre et les séjours en immersion pourraient même, à terme, être proposés en Italie.