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Une quarantaine de victimes de la Dépakine recensées en Suisse

Depakine, un scandale sans fin et sans frontière! [RTS]
Une trentaine de victimes de la Dépakine recensées en Suisse / Le Journal horaire / 45 sec. / le 6 décembre 2019
Une quarantaine de cas de malformations ou de troubles du développement en lien avec l'antiépileptique Dépakine ont été recensés en Suisse depuis 1990. Ce médicament était prescrit d'une manière restrictive aux femmes enceintes en Suisse.

Le Conseil fédéral a pris connaissance vendredi de l'analyse réalisée par Swissmedic.

La Dépakine, premier antiépileptique à base d'acide valproïque (ou valproate), est autorisée depuis 1972 en Suisse, rappelle ce document. Mais entre 1990 et septembre 2018, plus de 800 notifications de divers effets indésirables liés au valproate ont été enregistrées en Suisse, selon une analyse de la banque de données nationale de Swissmedic.

Des cas signalés jusqu'en 2018

Au total, 39 de ces notifications faisaient état de malformations ou de trouble du développement présentant un lien possible avec le valproate. La dernière notification de ce type a été reçue en 2018 et concerne une grossesse de 2014. L'an dernier, plusieurs plaintes ont été déposées.

Environ 10% des enfants exposés in utero à la substance naissent avec des malformations congénitales et des troubles graves du développement surviennent chez 30 à 40% d'entre eux. Les troubles du développement se manifestent souvent plusieurs années après la naissance et donc longtemps après la prise du médicament par la mère.

Indemnisations possibles pendant 20 ans

Les risques de malformations liées au valproate sont connus depuis la fin des années 1970, mais ce n'est qu'à partir du début des années 2000 que les soupçons concernant les troubles du développement ont commencé à se préciser. En 2006, une mise en garde correspondante a été introduite dans les informations sur les médicaments en Suisse et dans d'autres pays. Depuis mars 2015, Swissmedic avertit du risque de malformation du foetus lors de la grossesse.

Le nouveau droit de prescription, qui entrera en vigueur le 1er janvier, permettra aux personnes touchées de présenter des demandes d'indemnisation au titre de dommage tardif, souligne l'analyse. Les personnes lésées pourront désormais faire valoir leurs droits sur une période de 20 ans à compter du jour où le fait dommageable s'est produit.

ats/jvia

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De nombreux cas signalés en France

Le nombre de cas enregistrés en Suisse est bas en comparaison internationale, particulièrement par rapport à la France, relève l'analyse. L'autorité française en charge des médicaments a transmis 653 notifications de trouble du développement à la banque de données de l'Organisation mondiale de la santé. Certaines estimations dénombrent plus de 6500 victimes de troubles du développement en France.

Swissmedic explique cette nette différence par une pratique restrictive en matière de prescription en Suisse.

Fin 2016, après de multiples procédures, une action de groupe a été lancée par l'association des victimes de la Dépakine contre Sanofi afin d'obtenir des indemnisations pour les dizaines de milliers d'enfants soumis in utero à ce médicament. L'an dernier, plusieurs plaintes ont aussi été enregistrées en Suisse.