La réélection du conseiller fédéral tessinois pourrait se jouer en deux tours de scrutin. Ne pas obtenir la majorité absolue dès le premier tour serait même du jamais vu dans un passé récent pour un conseiller fédéral en exercice.
Ce scénario n'est pas exclu. Il est même décrit dimanche dans la NZZ am Sonntag. Trois blocs pourraient se distinguer: la gauche, qui soutiendrait sans surprise Regula Rytz; la droite, formée de l'UDC et du PLR, qui voteraient pour Ignazio Cassis; et le centre qui pourrait majoritairement voter au premier tour pour un candidat Vert'libéral.
Le centre pourrait bomber le torse
Dans un scénario de ce type, le PDC, les Vert'libéraux et le PBD enverraient un message fort, en affirmant la force du centre avec pour objectif d'obtenir à terme un deuxième siège au Conseil fédéral au côté de la PDC Viola Amherd.
Cette hypothèse est possible en théorie, d'autant plus que l'élection du 11 décembre se fera à bulletin secret. Ce scénario implique qu'une majorité de démocrates-chrétiens osent marquer ce signal. "Au premier tour, tout est possible", disent discrètement certains élus PDC.
D'autres, comme le Jurassien Charles Juillard, vice-président du parti, disent n'avoir "jamais entendu parler d'un tel scénario". Quoi qu'il en soit, cela devrait alimenter les discussions de la séance de groupe qui se tiendra mardi.
Chez les Vert'libéraux, il est imaginable que plusieurs élus inscrivent le nom de l'un des leurs au premier tour.
Un score utilisé par ses adversaires?
L'Assemblée fédérale offre un maximum de 246 voix. Traditionnellement, une élection en dessous de 150 suffrages est considérée comme un mauvais score. Le symbole très fort serait qu'Ignazio Cassis réussisse un score encore plus bas et ne soit élu qu'au deuxième tour.
Cette hypothèse serait peut-être la conséquence de l'éparpillement des voix plutôt qu'une attaque frontale contre le ministre PLR. Mais certains adversaires feraient alors probablement le lien avec le bilan mitigé du Tessinois, notamment critiqué pour sa gestion du dossier européen. Des pressions qui pourraient lui faire lâcher le Département des affaires étrangères.
Julien Bangerter/jfe