Malgré l'agitation avant le renouvellement du Conseil fédéral, aucun bouleversement ne s'est produit. Le Parlement a préféré miser sur la stabilité.
Les Verts, soutenus par le PS, ont tenté de barrer la route au libéral-radical Ignazio Cassis. Mais le Tessinois a été réélu au premier tour avec 145 voix, mieux que lors de son entrée au gouvernement en 2017 (125 voix).
>> Le suivi de la matinée : Les Verts échouent à entrer au Conseil fédéral, Ignazio Cassis et tous les autres conseillers fédéraux sont réélus
"Regula Rytz, c'est un peu Madame Winkelried", explique Linda Bourget
Pas de soutien du PVL
Regula Rytz n'a récolté que 82 voix. Elle a ainsi à peine fait le plein des voix du camp rose-vert (83) et probablement reçu aucun soutien des Vert'libéraux. C'était pourtant le seul groupe bourgeois à avoir auditionné la présidente des écologistes.
Le PVL avait décidé de laisser la liberté de vote à ses membres. Son manque de solidarité pourrait affecter les relations entre les deux partis adeptes de la cause environnementale.
Meilleurs scores personnels
Pour les autres conseillers fédéraux sortants, les choses sont allées tout aussi vite. La PDC Viola Amherd a été plébiscitée par 218 voix sur 232 bulletins valables. Elle a détrôné d'une voix Didier Burkhalter (2015). Seul Hans-Peter Tschudi avait fait mieux en 1971 (220 voix).
L'UDC Ueli Maurer a été confirmé par 213 voix sur 221 bulletins valables. Les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset ont récolté respectivement 192 voix (218 valables) et 214 voix (230 valables). Le Vaudois Guy Parmelin n'a pas non plus eu de peine à se maintenir avec 191 voix (204 valables).
La seule surprise est venue de Karin Keller-Sutter. Elle n'a obtenu que 169 voix, 21 allant à Marcel Dobler, libéral-radical saint-gallois lui aussi et 37 bulletins étaient blancs. Les sept ministres ont tous obtenu leur meilleur score depuis leur élection.
Le chancelier de la Confédération, Walter Thurnherr (PDC), a aussi été brillamment confirmé avec 219 voix (224 valables).
Présidence socialiste
Simonetta Sommaruga a été élue à la présidence par 186 voix sur 200 bulletins valables. "Primus inter pares" dès le 1er janvier, elle s'offrira une visibilité accrue. Sa première présidence de la Confédération l'avait déjà propulsée en première ligne après les attentats de Paris.
La présidente a souhaité que la législature à venir soit tournée vers les autres. "Je veux une législature qui ne soit pas égoïste, mais responsable", a-t-elle dit. Une politique sociale caractérisée par l'équilibre et la solidarité ainsi que la protection du climat feront partie de ses priorités. Tout comme la clarification des relations avec l'UE.
Répartition des départements
La cheffe du Département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication succède à Ueli Maurer. Elle sera secondée par Guy Parmelin. L'UDC vaudois devient pour la première fois vice-président du Conseil fédéral. Il a obtenu 168 voix (183 valables). Cinquante-deux bulletins sont restés blancs.
La composition du Conseil fédéral restant identique, les départements ne devraient pas changer de patrons. Le gouvernement devrait toutefois trancher définitivement sur la répartition des dicastères lors d'une prochaine séance.
>>"Les Verts ont réussi à imposer un débat sur leur participation au Conseil fédéral".
La synthèse de Pierre-Olivier Volet dans le 12h45:
ats/lan
"Il y a un manque de leadership de la part d'Ignazio Cassis"
"Il y a un manque de leadership de la part d'Ignazio Cassis", estime le président du PDC Gerhard Pfister dans Forum. "Nous sommes dans une campagne contre l'initiative de l'UDC contre la libre-circulation qui est un grand risque pour les bilatérales, et il y a une certaine distance entre Monsieur Cassis et les décisions du Conseil fédéral." Et de relever que l'accord-cadre avec l'Union européenne doit être amélioré.