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Le Conseil fédéral ne veut pas interdire l'expérimentation animale

La souris est l'animal le plus utilisé dans l'expérimentation animale.
BrunoWeltmann
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Le Conseil fédéral ne souhaite pas interdire l'expérimentation animale / Le Journal horaire / 25 sec. / le 13 décembre 2019
L'initiative contre l'expérimentation animale va trop loin pour le Conseil fédéral. Elle aurait des répercussions négatives sur la santé, la recherche et l'économie. Le gouvernement propose au Parlement de rejeter ce texte sans contre-projet.

Lancée par des citoyens saint-gallois en 2017, l'initiative veut interdire l'expérimentation animale et la recherche sur l'être humain. A la place, les initiants appellent à développer des méthodes alternatives plus éthiques et moins coûteuses. Le texte veut également interdire l'importation de tous produits dont le développement a impliqué des expériences sur des animaux.

S'il partage l'objectif du comité d'initiative de réduire les souffrances animales, le Conseil fédéral estime cependant que l'initiative va trop loin. Le droit en vigueur protège bien l'être humain et l'animal dans la recherche, a indiqué le ministre de l'Intérieur Alain Berset devant la presse.

"Indispensable" pour le Conseil fédéral

Actuellement, la recherche sur l'homme et l'animal n'est admise que s'il n'existe aucune alternative, comme des simulations sur ordinateur ou des modèles de cellules. De plus, la Confédération encourage depuis longtemps les alternatives.

En 2018, elle a collaboré avec les hautes écoles et l'industrie pharmaceutique pour créer un centre de compétences, visant à renforcer les principes 3R (Replace, Reduce, Refine). Ceux-ci ont pour objectif de promouvoir les méthodes de substitution à l’expérimentation animale, de réduire le nombre d’expériences sur les animaux et de limiter les contraintes qui leur sont imposées.

"Abolir toutes les expérimentations humaines et animales n'est pas une option", a poursuivi Alain Berset. L’expérimentation animale est encore indispensable. Et ce que ce soit pour faire de la recherche fondamentale, tester les produits chimiques et pharmaceutiques destinés à améliorer la santé de l’homme et de l’animal ou mener des études pour la protection de l’environnement.

Difficile à mettre en oeuvre

L'interdiction d'importation des initiants rendrait en outre très précaire l'approvisionnement en médicaments, vaccins, produits phytosanitaires ou chimiques et compléments alimentaires. Les Suisses ne pourraient plus non plus profiter des avancées scientifiques et des dernières innovations réalisées à l'étranger, que ce soit pour lutter contre la grippe ou le cancer.

Dernier point: l'interdiction d'importation est incompatible avec les engagements et traités internationaux que la Suisse a entre autres avec l'Union européenne. L'initiative serait très difficile à mettre en oeuvre, conclut le ministre. Son application nécessiterait la mise en place de contrôles complexes et coûteux du mode de production des produits importés.

ats/boi

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