Entre Charlotte et Jack, un amour inconditionnel est né dès le premier regard. Une histoire qui dure depuis 12 ans entre la jeune Romande et son chien. "Je l'ai depuis l'âge de 8 ans, c'est plus de la moitié de ma vie", raconte l'étudiante dans le 19h30. "Il est toujours avec moi, comme une extension de mon bras."
En Suisse, à l'image de la famille de Charlotte, 26,5% des ménages possèdent au moins un chien ou un chat, selon les dernières données de l'Office fédéral de la statistique (OFS). Ce sont les familles monoparentales qui se laissent séduire le plus souvent par un animal de compagnie: plus d'un tiers des parents seuls avec enfants possèdent un chien ou un chat, suivi de près par les couples avec enfants. A l'inverse, chez les personnes seules de moins de 65 ans, seuls 17% des ménages ont fait le pas de prendre un animal à quatre pattes chez eux.
Un animal comme complément affectif
Ces statistiques tendent à démontrer que l'animal domestique ne sert pas de substitut à un enfant. Il n'est pas l'apanage de la "mémère à chien" à la recherche de compagnie, ce lieu commun péjoratif. "C'est en réalité un complément pour la majorité des gens", explique à la RTS Eric Baratay, historien des relations entre humains et animaux.
Un complément affectif très bien intégré au sein de la famille depuis la seconde moitié du 20e siècle. "Ces animaux sont généralement choisis par les enfants de la famille, ceux-ci jouent un rôle absolument fondamental", ajoute le professeur d'histoire à l'Université de Lyon. "Et ces animaux de compagnie sont eux-mêmes considérés comme un enfant de la famille, souvent sous l'impulsion des petites filles ou garçons qui veulent par exemple leur faire des cadeaux à Noël."
Un rôle affectif qui n'est pas qu'imaginaire, précise le spécialiste. Au sein d'une famille, le chat ou le chien pousse les parents et les enfants à se parler, créant du lien et des points communs même quand des différences générationnelles se font sentir.