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Les stations de vélos en libre-service fleurissent dans les villes suisses

Le vélo en libre-service s'étend en Suisse, dans un marché dynamique mais pas encore rentable
Le vélo en libre-service s'étend en Suisse, dans un marché dynamique mais pas encore rentable / 19h30 / 2 min. / le 16 décembre 2019
Même si le marché demeure peu rentable, les stations de vélos en libre-service fleurissent dans les villes suisses. De nouveaux acteurs privés apparaissent et se livrent à une forte concurrence.

Yverdon-les-Bains va moderniser son réseau de vélos en libre-service à partir du 6 janvier prochain. La cité thermale vaudoise n'a pas renouvelé son contrat avec Publibike. Elle a préféré internaliser le service de vélopartage, en adoptant l'application mobile danoise Donkey Republic et en s'associant avec d'autres acteurs suisses pour la maintenance du parc. Le réseau de vélopartage d'Yverdon se densifiera progressivement.

Sur le marché suisse, deux acteurs principaux ont étendu leur toile: le leader Publibike, filiale de CarPostal, et velospot, développé originellement par la ville de Bienne. Mais d'autres acteurs font leur apparition, comme le montre la carte du Forum Bikesharing Suisse.

Les différents acteurs du vélopartage en Suisse. [bikesharing.ch]
Les différents acteurs du vélopartage en Suisse. [bikesharing.ch]

Le marché reste concurrentiel et peu rentable. Publibike a par exemple triplé son nombre de trajets en 2019: 2,5 millions, contre 800'000 en 2018. Malgré ce résultat, le leader suisse ne participe pas aux appels d'offres à Genève et à Coire.

Participation des villes nécessaire

Publibike préfère se concentrer sur ses réseaux existants. "D'après notre expérience, les recettes issues de la publicité, du sponsoring et de l'utilisation des vélos ne suffisent pas à rentabiliser l'exploitation d'un réseau. Une participation financière ou logistique des villes est nécessaire", affirme Christian Plüss, le président du Conseil d'administration de Publibike. Or, à Genève, une participation des collectivités publiques est exclue.

Pour Emmanuel Ravalet, chef de projet au bureau d'études Mobil'homme à Lausanne, ces "Vélib" ne sont plus une mode. Ils sont installés dans le paysage et font partie de l'offre de mobilité des villes. Mais il importe de compléter la mise à disposition de vélos par des lieux de stationnements, des ateliers de réparation ou encore par des pistes et des bandes cyclables. Car seule une offre globale, cohérente et maîtrisée pourra contribuer à développer "une vraie politique publique de développement de l'usage du vélo."

Patrick Le Fort/Lan

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