Grâce à la nouvelle loi sur l'asile, la Suisse deviendra moins
intéressante pour les immigrés illégaux, les travailleurs au noir,
les passeurs et les délinquants, selon le conseiller fédéral. Des
mesures «ciblées» permettront cependant de garantir une protection
aux personnes persécutées.
Quant à la loi sur les étrangers, elle assure à la Suisse la
main d'oeuvre dont elle a besoin, sans générer de chômage ni
d'augmentation disproportionnée des charges liées aux assurances
sociales.
De son côté, le conseiller d'Etat valaisan Jean-René Fournier,
chef du Département des finances, des institutions et de la
sécurité, a salué une approche «extrêmement pragmatique». Le
durcissement des mesures de contrainte répond à une demande de tous
les cantons, a-t-il souligné.
La patte de Blocher
Les deux révisions portent fortement l'empreinte du chef du
Département fédéral de justice et police, qui les a remaniées en
cours de route. A trois mois de la votation, elles ont toutefois
déjà fait couler beaucoup d'encre.
Le durcissement est combattu par des référendums soutenus
notamment par le camp rose-vert, certaines sections romandes du PDC
et du PRD, les Eglises ainsi que les organisations humanitaires et
d'aide aux réfugiés et aux étrangers, dont Terre des hommes
(lire ci-contre).
ats/suh
Terre des hommes s'inquiète
Plusieurs dispositions de la loi révisée sur l'asile et de la nouvelle loi sur les étrangers ne sont pas conformes à la convention des droits de l'enfant. Ceci ressort d'une analyse juridique présentée lundi à Berne par Terre des hommes.
L'étude - réalisée notamment par l'ancien juge des mineurs Jean Zermatten, membre du comité des droits de l'enfant des Nations Unies - montre que plusieurs mesures prévues violent la Convention internationale des droits de l'enfant, ratifiée en 1997 par la Suisse.
S'agissant de l'asile, la loi prévoit de ne plus entrer en matière sur les demandes sans présentation de papiers d'identité. C'est oublier les millions d'enfants jamais enregistrés à l'Etat civil dans le pays qu'ils fuient, souligne l'étude. Si ces mineurs arrivent seuls en Suisse, ils risquent de tomber dans l'illégalité ou aux mains de criminels.