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Lausanne: sans-abri mort sur un banc public

L'homme, connu des services sociaux, voulait rester seul
L'homme, connu des services sociaux, voulait rester seul
Un sans-abri a été retrouvé mort lundi matin sur un banc public du parc de Milan à Lausanne. Il est décédé de cause naturelle après avoir refusé la veille de recevoir des soins.

Alertée dimanche par un voisin du parc, la police s'est
«longuement entretenue» avec le sans-abri qui disait avoir mal au
dos, a précisé mardi la porte-parole de la police Anne Plessz,
confirmant une information des quotidiens «20 minutes» et «Blick».
L'homme a «catégoriquement refusé» de se faire soigner malgré
«quinze minutes» de dialogue avec un appointé.

Connu des services sociaux

Le cadavre a été examiné à la demande du juge. Les médecins
légistes ont conclu à une mort naturelle sans préciser la raison
exacte du décès. L'alcool ne serait pas à l'origine du drame, a
ajouté la porte-parole qui n'a pas révélé la nationalité de l'homme
d'une cinquantaine d'années.



L'individu était «bien connu des services sociaux» de la ville. Il
déclinait toujours les offres d'assistance et «parlait tout de
suite» des institutions dans lesquelles il était placé. «Il voulait
qu'on le laisse seul», a affirmé Anne Plessz qui a expliqué que la
police n'avait pas donné d'information puisqu'il s'agissait d'une
mort naturelle.

Pas admissible

Le municipal en charge de la sécurité sociale et de
l'environnement n'a pas caché sa tristesse et sa révolte devant ce
drame. «C'est une situation épouvantable, pas admissible dans notre
société où tout le monde devrait avoir un toit pour se loger», a
déclaré Jean-Christophe Bourquin.



Les agents de police font leur travail «avec une grande humanité»
vis-à-vis des sans-abri. Il serait «injuste» de leur faire des
reproches car certaines personnes refusent bel et bien l'aide que
les services sociaux veulent leur apporter. «Je me vois mal mettre
en place un système de contrainte», a-t-il poursuivi.

Procédure correctement suivie

Son collègue responsable de la sécurité publique, Marc
Vuilleumier, a estimé également que la procédure avait été
correctement suivie et serait pour l'heure maintenue. Les policiers
ont vérifié que le sans-abri était «lucide» au moment où il
refusait de l'aide.



Le municipal popiste s'est toutefois demandé s'il ne faudrait pas
prendre encore d'autres mesures dans de tels cas. Marc Vuilleumier
veut susciter «une réflexion» et attend «une note» de ses services
à ce sujet.



ats/tac

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Dispositions prises pour l'hiver

A la veille de l'arrivée de températures nettement plus fraîches que ces derniers jours, le municipal lausannois en charge de la sécurité sociale et de l'environnement, Jean-Christophe Bourquin, a annoncé que les dispositions étaient prises et que des logements d'urgence supplémentaires allaient s'ouvrir «tout soudain».

Il a déploré «l'insuffisance» des structures actuelles en relevant que les deux locaux en service aujourd'hui connaissaient un taux d'occupation de 97 %.

Mardi en milieu de journée, un petit bouquet de fleurs avait été déposé dans une bouteille de bière sur le banc où le sans-abri est mort.

Possible de faire plus?

Pour Stéphane Montangero, président du conseil de la Fondation Mère Sofia, il n'est pas possible d'obliger les gens à accepter de l'aide. La mise sur pied d'un SAMU social pourrait peut-être éviter de telles tragédies, a-t-il cependant remarqué en référence à la discussion pas forcément facile entre marginaux et policiers.