La décision à ce stade est obligatoire, explique le conseiller national bernois dans un entretien donné au SonntagsBlick. Il faut "tirer les conséquences" des résultats des fédérales de l'automne, lors desquelles l'UDC a perdu douze sièges au Parlement, bien qu'il soit resté pour la sixième fois le parti le plus fort, avec 25,8%.
Pas un échec personnel
Interviewé par la RTS, Albert Rösti refuse de parler d'un échec personnel à la sortie de ces élections. "Pas du tout", assure-t-il dans le 19h30. "On a eu cette vague verte, qui n'était pas influençable. Et en même temps, on a pu gagner un siège au Conseil des Etats, ce n'était pas facile dans ces circonstances. Et j'ai pu rassembler le parti."
"Il faut nous juger tous", poursuit celui qui quittera la tête du parti au printemps. "Moi, j'ai été élu avec le meilleur résultat et donc je ne pense pas que c'est ma défaite. Mais on n'est pas content, ça c'est clair."
Dans l'émission Forum, Albert Rösti se dit à la fois triste et soulagé. Analysant le résultat du parti, il souligne que "ce qui n'a pas fonctionné, c'est vraiment la mobilisation dans les cantons." Et face à cela, "un nouveau président doit s'investir encore plus", dit-il. "C'est bien d'installer une nouvelle phase pour l'UDC, il faut penser maintenant aux quatre prochaines années jusqu'aux élections de 2023."
Élu sous la Coupole depuis 2011, Albert Rösti a été élu pour la première fois président de l'UDC en 2016, puis réélu en 2018. Il était alors le seul candidat. Parmi ses chevaux de bataille, on retrouve la lutte contre l'adhésion à l'UE, la politique d'asile, la sécurité, ainsi qu'une politique économique résolument libérale.
jop/oang avec ats
"Être gentil n'est pas une mauvaise chose"
Considéré comme "modéré dans le ton mais ferme sur le fond", Albert Rösti avait été au premier plan lors de la défense de l'initiative contre l'immigration de masse, acceptée en 2014.
A la question de savoir si son attitude conciliante correspondait vraiment au style du parti de droite, Albert Rösti répond au SonntagsBlick que justement, "un parti qui s'est développé si rapidement avait besoin d'une figure pondérée ces dernières années. Être gentil n'est pas une mauvaise chose", insiste-t-il.
Marqueur, peut-être, de ce style plus conciliant, Albert Rösti s'est imposé comme le mieux élu des parlementaires lors des dernières élections. Avec 128'252 voix, il a même surpassé ses collègues zurichois, dont le canton est pourtant le plus peuplé.
L'UDC regrette son départ
Le bureau de la direction de l'UDC a pris connaissance "avec grand regret" de la démission de son président Albert Rösti, a indiqué dimanche le parti dans un communiqué. Il le remercie pour "son formidable engagement en faveur du parti" et rappelle qu'il s'est toujours battu "pour une Suisse libre, sûre et indépendante".
C'est à l'assemblée ordinaire de ses délégués du 28 mars prochain qu'il reviendra d'élire son successeur. Le bureau de la direction du parti décidera début 2020 de la marche à suivre, indique l'UDC.
ats/vic