Après leur succès historique lors des dernières élections fédérales – 21 sièges supplémentaires pour les Verts et 9 pour les Vert'libéraux – les élus écologistes doivent désormais convaincre sous la coupole fédérale.
Alors que la première session parlementaire s'est terminée vendredi dernier, leur bilan est encore mitigé. Les arguments écologistes n'ont, par exemple, pas dissuadé le Parlement de valider l'accord de libre-échange avec l'Indonésie. Il n'exclura pas l'huile de palme, accusée de contribuer à la déforestation.
Echec aussi pour la deuxième étape de la loi sur l'aménagement du territoire, qui doit donner aux cantons, plutôt qu'aux communes, une plus grande marge de manoeuvre pour réguler les constructions hors des zones à bâtir: le National a refusé d'entrer en matière par 108 voix contre 83.
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A la recherche de majorités
Si on ne relève pas encore de grande victoire du côté des Verts, certains des plus anciens parlementaires écologistes ont quand même vu les choses évoluer. C'est notamment le cas du conseiller national Vert Daniel Brélaz. Pour lui, l'effet de la vague verte est incontestable en matière de constitution de majorités.
"Il suffit, pour nous, de faire bloc complètement, et qu'il y ait avec nous soit le PDC, soit le PLR, soit la moitié de chacun pour que l'on obtienne des majorités", a relevé le Vaudois dans La Matinale de la RTS lundi, lui qui siège depuis de nombreuses années à Berne. "Les effets, on va les voir dans un certain nombre de cas, mais pas tout le temps".
Pour Daniel Brélaz, les équilibres entre le National et les Etats ont aussi bougé: "Je soupçonne qu'avec la nouvelle formule du Parlement, le positionnement des chambres va changer à nouveau. Le National va être plus ouvert que les Etats. Lors de la dernière législature, c'était le contraire".
Pas encore de grande bataille
PDC, PLR et Vert'libéraux seront donc très courtisés pour tenter de créer des majorités au Conseil national, ce qui risque de changer la donne pour l'UDC. "Ce sera plus compliqué, on devra plus parler avec nos collègues. Mais c'est aussi une richesse, qui permettra de mieux expliquer les dossiers. On sait qu'on doit être ensemble pour gagner", confirme le député fribourgeois UDC Pierre-André Page.
Chez les Vert'liberaux, la Vaudoise Isabelle Chevalley rappelle, elle, qu'il y a les Verts "de gauche" et les Vert'liberaux, bien plus à droite, ce qui jouera beaucoup sur la question des majorités.
Aucun sujet emblématiquement écologiste n'a toutefois été traité lors de cette session, à l'instar de la loi sur le C02. La vague verte pourrait donc encore déferler, mais plus tard.
Sujet radio: Camille Degott
Adaptation web: Vincent Cherpillod