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Paysans et cantons ne veulent pas de l'ours

Paysans et cantons voient le retour de l'ours d'un mauvais oeil
Paysans et cantons voient le retour de l'ours d'un mauvais oeil
Paysans, cantons limitrophes des Grisons et régions de montagne ne voient pas de place pour l'ours en Suisse. Ils ne veulent pas financer le projet fédéral et demandent que le plantigrade puisse être abattu plus facilement.

Cent ans après avoir tué le dernier ours en Suisse, le retour de
l'un d'entre eux l'été dernier dans le Parc national des Grisons a
replacé la question de sa cohabitation avec l'humain au centre du
débat. Pour gérer au mieux ce voisinage, l'Office fédéral de
l'environnement (OFEV) a mis un projet en consultation jusqu'à
vendredi.

Selon le service de la Confédération, l'homme et l'ours
devraient parvenir à vivre ensemble. Au pire, on pourra l'abattre.
Cette option ne devrait toutefois être utilisée qu'en dernier
recours.

Pour le faire, il faudra que l'ours ne craigne plus l'homme au
point de pénétrer dans des zones d'habitations ou qu'il ait
grièvement blessé ou tué une personne. Si le mammifère ne s'en
prend qu'à du bétail, il aura la vie sauve.

Pas de zoo à ciel ouvert

Au Tessin, la proximité de l'ours avec l'homme, mais aussi avec
le lynx et le loup laisse sceptique. «Il faut éviter de créer un
zoo à ciel ouvert», a dit Marcello Bernardi, directeur de la
division environnement.



L'ours devrait pouvoir être abattu s'il cause de grands dommages à
la faune ou au bétail et pas seulement s'il est un danger pour
l'homme. De plus, la Confédération devrait assumer les coûts de
l'opération et pas couper ensuite dans les budgets comme elle l'a
fait pour le loup, a-t-il encore expliqué.



Le canton du Valais est aussi mitigé. Cet animal a été éliminé
parce que la cohabitation avec l'homme s'est révélée impossible, a
indiqué le gouvernement. Un siècle plus tard, ce constat est
toujours valable.

Retour artificiel de l'ours

Même retenue du côté de l'Union suisse des paysans (USP), qui
doute que partager le même territoire soit possible. Outre le coût
des mesures de protection et le côté artificiel du retour de
l'ours, il s'agit d'éviter à tout prix un incident tragique
impliquant un être humain.



Si l'ours revient, il ne trouverait plus le biotope nécessaire,
plaide pour sa part le groupement suisse pour les régions de
montagne (GSRM). La Société suisse d'économie alpestre (SAV) et la
Société suisse d'élevage de moutons ne sont pas non plus emballées
par le projet fédéral.

Tuer l'animal plus facilement

En revanche, les chasseurs sont plutôt séduits, même si Chasse
suisse demande plusieurs adaptations. Tuer un ours devrait être
possible, par exemple quand un chasseur se sent menacé.



La Fédération suisse de tourisme accepte aussi le principe défendu
par le projet. Mais les risques pour les habitants, les touristes
et les animaux domestiques doivent être limités au maximum grâce à
un bon système d'informations.



Les organisations écologistes restent les plus favorables au
concept «Ours brun». «Un ours ne doit pas être éliminé à cause de
l'ignorance, plaident Pro Natura et le WWF Suisse. Ce mammifère est
d'un naturel craintif et ne sort de sa réserve que si l'être humain
se comporte de façon inadéquate».



Le Parc national des Grisons, directement concerné, est également
conquis. Le projet indique des moyens pratiques permettant un bon
voisinage. Le canton des Grisons a pour sa part demandé un délai
pour répondre à la consultation. Sa position ne sera connue que le
10 mai.



ats/kot

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La réapparition de l'ours

L'été dernier, un ours arrivant d'Italie s'est promené pendant des semaines dans le Parc national des Grisons et sur les frontières entre la Suisse, l'Italie et l'Autriche.

Il a été vu à plusieurs reprises à proximité des habitations et a dévoré quelques moutons. Personne ne l'a aperçu depuis le mois de septembre.