Le premier départ des compétitions de ski de fond sera donné le 18 janvier prochain à la Vallée de Joux, sur le site des Grandes-Roches, à proximité du village du Brassus. "Sur la boucle de 3,3 kilomètres, il y a deux tiers qu'on doit encore enneiger", admet Dominique Rochat. Le responsable du site de la Vallée de Joux pour les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) précise toutefois qu'il serait aussi possible "de se rabattre sur une boucle de 2,5 kilomètres et faire des compétitions pratiquement optimales".
La course contre-la-montre a donc commencé pour l'équipe de collaborateurs, qui travaillent d'arrache-pied depuis de nombreuses semaines – et en grande majorité à titre bénévole – pour enneiger le parcours, et tenter ainsi de conjurer les caprices du ciel.
"Mes collègues qui produisent de la neige se lèvent toutes les nuits et toute l'équipe ne compte pas ses heures pour que les Jeux olympiques soient un succès", souligne Dominique Rochat, qui exclut pour l’heure l'option de devoir annuler les compétitions, faute de neige.
4500 m3 d’or blanc ont fondu
Depuis l'hiver dernier et pour anticiper le manque de précipitations, les organisateurs avaient conservé quelque 9000 m3 d'or blanc sous une bâche, grâce à la technique du "snowfarming". Or les températures estivales ont eu raison de la moitié de ce stock, au grand dam des organisateurs, qui avaient tablé sur 30% de perte maximum.
Quant à l’autre moitié, elle été répandue sur la piste début décembre, pour faire une couche de fond. "Quand on étale de la neige de "snowfarming", le sol doit être gelé", explique Dominique Rochat pour justifier le choix des techniciens d’étaler cette neige de culture plusieurs semaines avant le début des compétitions. Or le redoux et des fortes pluies sont à leur tour venus jouer les trouble-fête.
Le froid est de retour
Mais depuis une quinzaine de jours, les températures sont à nouveau négatives à la Vallée de Joux. De quoi rassurer les organisateurs, qui peuvent désormais faire tourner trois canons à neige à plein régime. A cet apport de neige artificielle, des réserves d'or blanc ont aussi été constituées - sur les hauteurs du col du Marchairuz notamment - et seront prochainement acheminées sur le site des Grandes-Roches.
Cela suffira-t-il pour être fin prêt le jour J? "Je suis assez confiant, c’est totalement jouable", conclut Dominique Rochat.
Yoan Rithner
Surcoût pas chiffré
Sur les frais de cette importante opération d'enneigement et les surcoûts que celle-ci pourrait engendrer, les organisateurs n'ont pour l’heure pas souhaité avancer de chiffre.
Dominique Rochat tient néanmoins à rappeler que le projet, pour l'essentiel financé par le CIO et par les communes locales, s'inscrit sur le long terme : "les Jeux olympiques ne doivent être qu'un déclencheur pour le développement durable et pour les jeunes".
Le responsable du site souligne qu'outre la pérennisation du site sportif, le projet prévoit de renforcer la protection du site naturel des Grandes-Roches, notamment grâce à l’installation de conduits pour irriguer les pâturages.