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Passer un mois sans alcool, un défi relevé par de plus en plus de Suisses

Dry January, le traditionnel mois de janvier sans alcool rassemble après les fêtes.
Dry January, le traditionnel mois de janvier sans alcool rassemble après les fêtes. / 19h30 / 2 min. / le 5 janvier 2020
Passer un mois sans boire une seule goutte d'alcool, c'est le principe du "Dry January", un défi né au Royaume-Uni. Derrière ce challenge qui compte de plus en plus de pratiquants en Suisse, on assiste aussi à l'émergence d'un mouvement prônant la fête sobre.

Café, jus d'orange ou gingembre chaud, nombreux sont les Suisses à désormais sortir sans boire d'alcool. La nouvelle année coïncide avec le début du "Dry January" ou "Janvier Sobre" en français, un mois d'abstinence bienvenu après les excès des fêtes. "Il s'agit d'une petite tradition que j'ai. On a l'impression de mieux dormir, d'avoir plus d'énergie. Maintenant, est-ce que c'est avéré? Je ne sais pas", s'interroge Benjamin Marchat, qui participe au "Dry January" pour la quatrième année consécutive.

Pourtant, les bienfaits sur la santé sont réels et multiples, comme l'affirme l'addictologue genevois Pascal Gache: "Cela met un certain nombre d'organes au repos. Cela permet aussi aux gens de se sentir mieux physiquement et psychiquement tout en s'interrogeant sur leur relation à l'alcool. L'idée n'est pas de les rendre abstinents toute l'année mais de leur permettre d'avoir une relation saine avec l'alcool".

Pression sociale moins grande

Cette relation saine à l'alcool est plébiscitée depuis plusieurs mois sur les réseaux sociaux au travers du "hashtag" #sobercurious, un mouvement de consommation consciente lancé par Ruby Warrington, journaliste britannique établie à New York. La sobriété se veut tendance et l'abstinence se revendique festive, avec notamment des soirées sans alcool qui remportent un énorme succès en Allemagne.

En Suisse aussi, le pression sociale autour de l'alcool n'est plus aussi importante que par le passé. "Mes amies savent à présent que je peux faire la fête et m'amuser sans boire. Donc elles n'insistent pas et ce n'est pas un problème", explique Marie Plattet, une étudiante genevoise.

Le marché des cocktails sans alcool et des substituts de boissons alcoolisées est d'ailleurs en plein essor avec un argument massu: on peut désormais trinquer sans craindre la gueule de bois du lendemain.

Fanny Moille/kg

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En Suisse, les modes de consommation évoluent

La consommation d'alcool pur par habitant a diminué de 1,4 litre au cours des vingt dernières années en Suisse, passant de 9,1 litres en 1998 à 7,7 litres en 2018, d'après les données de l'Administration fédérale des douanes. Impossible cependant de parler d'une société plus abstinente. Selon la dernière Enquête suisse sur la santé de l'Office fédéral de la statistique, seule une personne sur cinq n'a pas consommé d'alcool en 2017, un chiffre stable depuis vingt-cinq ans.

La manière de consommer a par contre évolué. Les Suisses boivent aujourd'hui moins souvent de l'alcool: 11% en ingurgitent quotidiennement contre 20% en 1992. Par contre, ils en consomment occasionnellement de plus grandes quantités. Ces ivresses ponctuelles, plus répandues chez les jeunes de moins de 35 ans, correspondent à cinq verres pour les hommes et quatre verres pour les femmes.

En matière de prévention, les recommandations évoluent. Jusqu'en 2018, l'Office fédéral de la santé publique recommandait de ne pas dépasser trois verres par jour pour les hommes et deux pour les femmes. Aujourd'hui, il est conseillé de ne pas dépasser deux verres pour les premiers et un seul verre pour les secondes, tout en pratiquant deux jours d'abstinence complète pour tout le monde.