Alors que les Suisses ont rejeté l'achat des Gripen pour 3,1 milliards de francs en 2014, le Parlement a approuvé en décembre dernier l'enveloppe de six milliards de francs prévue par le Conseil fédéral pour l'achat de nouveaux jets militaires.
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Pour les opposant, acheter une nouvelle flotte d'avions de combat pour maintenir un simple service de police aérienne est inutile: "Les menaces ne viennent pas du ciel aujourd'hui", a réagi Fabien Fivaz (Les Verts/NE). "Le Conseil fédéral reconnaît qu'une guerre conventionnelle est hautement improbable et que les menaces sont principalement ailleurs: cyberguerre, désinformation de la population, terrorisme, missiles de croisière", a-t-il précisé.
Police du ciel "nécessaire mais plus légère"
Le comité a toutefois jugé nécessaire d'avoir une police du ciel. Mais, a-t-il souligné, celle-ci peut fonctionner avec des appareils légers, moins coûteux et plus respectueux de l'environnement.
"Or ces alternatives n'ont même pas été examinées par le Département de la défense (DDPS)", a déploré Priska Seiler-Graf (PS/ZH). Et d'ajouter: "La police de la route ne patrouille pas avec des Lamborghini."
Fabien Fivaz a, lui, plaidé pour le prolongement de la durée de vie des actuels F/A-18 et l'amélioration des systèmes de défense anti-aérienne.
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"Chèque en blanc"
Les opposants ont encore dénoncé un "chèque en blanc" de six milliards de francs. Ils ont rappelé que le peuple - qui devrait se prononcer cet automne - ne votera que sur le montant, sans connaître le type d'avion, ni le nombre d'appareils. Si l'on inclut dans le calcul les coûts d'entretien, de réparation et d'exploitation, ce sont 24 milliards de francs qui seront dépensés pendant toute la durée d’utilisation des jets, ont-ils poursuivi.
Quant aux affaires compensatoires prévues par le gouvernement, elles sont "mensongères", selon l'alliance qui parle de manque de transparence et de risque de corruption. Pour rappel, le Conseil fédéral prévoit que les entreprises étrangères qui obtiennent des mandats dans le cadre de cette acquisition doivent compenser 60% de la valeur du contrat en Suisse.
Les référendaires ont désormais jusqu'au 9 avril prochain pour réunir les 50'000 signatures nécessaires.
Mathieu Henderson
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