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L'initiative pour une retraite flexible est déposée

L'USS dépose son initiative populaire pour une retraite flexible
L'USS dépose son initiative populaire pour une retraite flexible
Le peuple devra à nouveau se prononcer sur la retraite à la carte dès 62 ans. L'Union syndicale suisse (USS) a déposé mardi à Berne son initiative populaire «pour un âge de l'AVS flexible», munie de 107'074 signatures.

Les paraphes ont été récoltés en neuf mois, soit la moitié du
délai maximal autorisé. La Suisse romande en a livré environ un
quart, le canton de Berne autant et le Tessin près de 10 000.

Coûts comprimés

Le dépôt de cette initiative constitue une «nouvelle étape vers
le succès», a déclaré le président de l'USS Paul Rechsteiner devant
la presse. Afin d'augmenter les chances de succès, l'USS a comprimé
les coûts de son projet par rapport aux deux initiatives similaires
rejetées en 2000, qui auraient coûté environ 2 milliards par
an.



Le financement de la retraite flexible pourrait être assuré par
une augmentation des cotisations salariales de l'ordre de 3 à 4
pour mille. Cette hausse ne serait pas nécessaire si le peuple
accepte l'initiative populaire COSA «bénéfices de la Banque
nationale pour l'AVS» cet automne.

11e révision critiquée

Si M. Benedikt
Weibel, directeur des CFF, était employé à la manoeuvre à la gare
de triage de cargo CFF de Bienne, il n'aurait sans doute pas décidé
aussi sereinement de prendre sa retraite anticipée à 60 ans.

P.-A. Gentil (PS/JU), président du syndicat des
transports SEV.

L'USS a tenu à déposer son
texte avant que la commission préparatoire du Conseil national ne
commence à examiner la 11e révision de l'AVS proposée par Pascal
Couchepin. Il s'agit par ce biais de faire pression sur les travaux
concernant ce «projet de démantèlement social qui n'est à nouveau
pas en mesure de réunir une majorité derrière lui», a lancé le
patron de l'USS.



Les syndicats ne se satisfont pas de la rente-pont prévue, car
cette prestation de préretraite est «réservée aux pauvres parmi les
pauvres». Le conseiller national Paul Rechsteiner (PS/SG) a accusé
le chef du Département fédéral de l'intérieur de ne «rien apprendre
des erreurs du passé». Pourtant, la retraite à la carte est un
«besoin social urgent». Pour l'heure, seuls les plus nantis peuvent
se permettre de quitter le travail avant 65 ans.

«Aucune proposition»

Dans la 11e révision de l'AVS, la promesse d'une AVS flexible
socialement acceptable, lancée encore à l'époque de l'ex-conseiller
fédéral Flavio Cotti, a été rompue de manière «éhontée», a critiqué
M. Rechsteiner.



Le peuple a présenté la facture en rejetant cette réforme le 16
mai 2004. Pourtant, «le Palais fédéral n'avance aucune proposition
apte à répondre au besoin urgent de retraite à la carte sociale».
L'initiative de l'USS apporte une solution précise et simple à ces
problème, a estimé Colette Nova.



ats/th

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Ce que veut l'initiative

Le texte vise l'introduction d'un droit à l'AVS dès 62 ans sans réduction de rente.

Seules les personnes ayant exercé une activité lucrative, avec une limite de revenu annuel de 116 100 francs, y auraient droit. Une retraite partielle serait également possible.

Le modèle choisi devrait coûter 720 millions de francs si l'âge ordinaire de la retraite est relevé à 65 ans pour les femmes. S'il demeure fixé à 64 ans, les surcoûts atteindraient 1,15 milliard, a expliqué la spécialiste des assurances sociales à l'USS Colette Nova.

Les coûts ont été calculés sur la base d'une hypothèse de 30 % de travailleurs profitant de la retraite à 62 ans. La part devrait s'élever à 50 % pour ceux de 63 ans et à 70 % pour les 64 ans, d'après elle.