La dernière augmentation décidée par Berne a ainsi été annihilée. La politique actuelle de santé mise notamment sur une hausse des taxes pour lutter contre le tabagisme.
«Chaque baisse de prix rend le produit attrayant, en particulier
chez les jeunes», rappelle Philippe Vallat, responsable du
programme de prévention du tabagisme à l'Office fédéral de la santé
publique (OFSP). M. Vallat n'exclut pas une discussion sur un prix
minimum, même si elle n'est pas d'actualité.
En raison de la concurrence des cigarettes bon marché, Philip
Morris et British American Tobacco (BAT) n'excluent pas une
discussion sur un prix minimum des cigarettes, sans pour autant
avancer de chiffres. «Les parties doivent en parler», estime Marie
Chollet, porte-parole de BAT. Il faut garder une marge de manoeuvre
tout en évitant une baisse excessive.
Fin 2004, le prix du paquet de cigarettes a augmenté de 50
centimes sur décision du Conseil fédéral, passant à 5,80 francs en
moyenne. M. Vallat n'a pas voulu dire si et quand l'OFSP
demanderait une nouvelle hausse de la taxe sur le tabac.
La dernière augmentation a pu inciter des fumeurs à renoncer à la
cigarette. Mais elle a aussi favorisé le boom des marques bon
marché et du tabac à rouler.
Tendance à la baisse
Depuis, le prix des cigarettes de marque a globalement diminué
de 10 centimes. Philip Morris baisse actuellement de 10 à 50
centimes son assortiment afin de faire face à la concurrence, a
indiqué mardi son porte-parole Marc Fritsch, confirmant une
information de la radio alémanique DRS.
BAT a également baissé le prix de deux de ses marques dominantes
de 20 et 10 centimes pour compenser la hausse du prix de trois
autres marques, selon Mme Chollet. Une baisse n'est en revanche pas
d'actualité chez J T International qui croit dans la valeur de ses
produits et ne veut pas court-circuiter les efforts de l'Etat pour
une politique des prix élevée, a expliqué son porte-parole Sadi
Brügger.
Du point de vue de la prévention, les cigarettes importées bon
marché et le tabac à rouler ne posent pas encore de problème en
Suisse, selon M. Vallat. Leur part de marché est encore trop
petite, les fumeurs restant fidèles à leurs marques malgré des prix
élevés.
ats/st
Quelques chiffres
En 2003, environ 14,2 milliards de cigarettes ont été vendues en Suisse. Cela représente 710 millions de paquets ou quelque 360 paquets par an et par fumeur.
La Suisse compte près de 2 millions de fumeurs, soit 31% de la population âgée de 15 ans et plus.
Selon les enquêtes de l'OFSP en 1992, 1997 et 2002, le pourcentage de fumeurs a fortement augmenté parmi les jeunes de 15 à 19 ans.
Chez les jeunes hommes, ce pourcentage est passé entre 1992 et 1997 de 29% à 41%, chez les jeunes femmes il est même passé de 18% à 38%.
Cette progression a été stoppée en 2002, année pour laquelle on compte 35% de jeunes fumeurs et 33% de jeunes fumeuses.
Environ 46% des fumeurs aimeraient arrêter de fumer.