Quasiment la même part pense vivre un jour une guerre mondiale: parmi les 1000 personnes de 20 à 35 ans interrogées en Suisse, elles sont plus de 54% dans ce cas. C'est largement plus que les 46% en moyenne dans le sondage "La génération Y et la guerre" du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) auprès de 16'000 personnes de seize pays, dont la moitié sont confrontés à un conflit.
En Suisse, près de 15% de ces jeunes s'attendent "très probablement" à une utilisation de l'arme nucléaire. Les femmes, à près de 21%, sont près de trois fois plus nombreuses à le penser que les hommes.
Les Suisses plus pessimistes que leurs voisins
Les Suisses sont là également plus pessimistes que leurs homologues des autres territoires. En moyenne, 54% de l'ensemble des personnes interrogées dans le monde estiment "très probable" ou "assez probable" un recours à l'arme nucléaire. Et elles ne sont que deux tiers à trouver ce scénario inacceptable, bien loin des Suisses qui sont plus de 90% dans ce cas.
De nombreux acteurs se sont dits préoccupés depuis un an après la suspension du Traité INF sur les forces nucléaires de portée intermédiaire entre les Etats-Unis et la Russie et en raison de la modernisation des armements.
Favorables à la destruction des armes nucléaires
Par ailleurs, près de 85% des jeunes Suisses sont favorables à une destruction des armes nucléaires et plus de 77% appellent les Etats qui n'en possèdent pas à ne pas chercher à les obtenir. Plus de 90% les considèrent comme une menace pour le monde entier.
Et près de 43% ajoutent que si la Suisse venait un jour à posséder une arme nucléaire, possibilité à laquelle s'opposent environ 60% des sondés, elle serait moins en sécurité. Ils ne sont que 7,4% à penser l'inverse alors que près de 45% estiment eux que ce scénario n'aurait aucun effet sur le pays.
Enquête auprès de 16'000 personnes
La Suisse a décidé de ne pas signer le Traité d'interdiction des armes nucléaires parce qu'elle considère que celui-ci fragiliserait le régime actuel du Traité de non-prolifération (TNP).
Cette enquête a été menée auprès de 16'000 millenials en Suisse, Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Ukraine, Syrie, Afghanistan, Nigeria, Colombie, Israël, Palestine, Malaisie, Mexique, Afrique du Sud et Indonésie.
ats/kkub
Corruption, chômage, pauvreté et terrorisme
Malgré leurs craintes d'une possible attaque nucléaire, les millenials interrogés dans les seize pays ne mettent cette question qu'en douzième position parmi leurs inquiétudes. La corruption arrive au premier rang, devant le chômage et la pauvreté et le terrorisme, suivis par les conflits armés.
Les guerres sont davantage rejetées dans les pays qui sont confrontés à ce problème. Les Syriens sont ceux qui dénoncent le plus le recours aux armes nucléaires, chimiques ou biologiques. Thématique chère à la Suisse, la santé mentale des victimes de conflits est aussi importante que les blessures physiques pour 73% des personnes interrogées.
Hausse du soutien à la torture
Et parmi les autres questions, plus de 31% des jeunes de Suisse justifient la torture de combattants ennemis dans certaines circonstances, contre une moyenne d'environ 37% pour l'ensemble des seize territoires sondés. Il y a trois ans, une précédente étude du CICR sur l'ensemble de la population suisse avait abouti à un taux de près de 20%.