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Leuenberger s'attaque aux particules fines

Eviter la pollution de l'air dans les villes devient un enjeu politique.
L'air est particulièrement pollué en Suisse
Alors que la Suisse enregistre des valeurs record, Moritz Leuenberger s'attaque à la pollution de l'air. Il a présenté lundi un plan d'action visant une réduction des suies de diesel et des poussières fines.

La concentration de particules fines présentes dans l'air ne s'est toujours pas améliorée. Désormais, onze des treize stations de mesure annoncent des taux supérieurs à la limite tolérée.

Le chef du Département des transports et de l'environnement
(DETEC) veut notamment introduire l'obligation d'un filtre à
particules pour les voitures diesel neuves, a-t-il indiqué lundi à
la presse. Il aimerait aussi des incitations fiscales pour les
entreprises de transports publics qui prennent des mesures pour
réduire les émission de particules fines.



Quant aux camions équipés de filtres, ils devraient être intégrés
dans la catégorie moins chère de la redevance poids lourds liée aux
prestations (RPLP). Ces mesures seront présentées «prochainement»
au Conseil fédéral.



En attendant, le président de la Confédération a annoncé un plan
d'action en neuf mesures relevant de sa compétence. La priorité va
à la diminution des suies de diesel émises par le trafic et des
poussières fines provenant de la combustion de bois et de
l'industrie.

Treize stations au-dessus de la limite

Peu avant midi, seules deux stations situées à plus de 1000
mètres d'altitude ont enregistré des taux inférieurs à la limite,
selon les chiffres de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV)
disponibles sur son site internet.



La limite d'émission tolérée est de 50 µg/m3. Elle est fixée dans
l'ordonnance sur la protection de l'air (OPair). De plus, ce seuil
ne doit pas être dépassé plus d'une fois par année.



Dans certaines villes, ce dépassement dure pourtant depuis
plusieurs jours. Berne vit son douzième jour consécutif au-dessus
de la valeur limite. Lausanne en est à son onzième. Berne affichait
lundi matin un taux de 105, Lausanne de 86 et Lugano de 70.

Amélioration en vue

Ces valeurs élevées sont caractéristiques en hiver. L'air froid,
en bas, se mélange mal à l'air chaud, en altitude. La présence d'un
stratus peut contribuer à cette situation, qui dure parfois
plusieurs semaines. Selon les météorologues, le changement de temps
annoncé pour ces prochains jours devrait améliorer la
situation.

Mesures volontaires

Préoccupé par cette absence de brassage de l'air, les autorités
du canton de Berne ont récemment publié un communiqué demandant à
la population de restreindre ses trajets en voiture individuelle et
de rouler «feutré».



Elles ont également recommandé l'achat de véhicules équipés d'un
filtre à particules, ainsi qu'une consommation modérée de bois dans
les cheminées, petits poêles ou en plein air. Le canton d'Argovie a
aussi appelé ses citoyens à prendre des mesures volontaires pour
lutter contre ce phénomène.



ats/mk

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Particules fines: explication

Les poussières fines proviennent essentiellement du trafic, de l'industrie, des machines agricoles, des outils de chantiers et du chauffage.

Elles se répandent dans tout le corps via le système respiratoire, provoquant diverses maladies telles que toux, arrêts cardiaques ou cancers du poumon.

Selon l'OFEV, 3700 personnes meurent prématurément à cause de la pollution chaque année.

L'ASTAG réagit

L'Association suisse des transports routiers s'oppose à ce que les mesures envisagées soient unilatéralement axées sur le trafic de marchandises par la route. La majeure partie des particules de poussières fines ne provient en effet pas des camions, affirme-t-elle lundi.

En revanche, l'ASTAG est prête à examiner les mesures contribuant à une amélioration durable des écobilans. Au moyen d'une réduction des tarifs de la RPLP, «on pourrait par exemple créer dans le secteur des transports une incitation économique pour équiper subséquemment les camions de filtres à particules », fait-elle savoir sans un communiqué.