Dans son rapport sur l'antisémitisme en Suisse romande, la CICAD
constate aussi un accroissement de la violence des actes contre les
Juifs.
Deux événements ont particulièrement retenu son attention: le
souillage de la grande synagogue de Genève et la profanation du
cimetière israélite de La Tour-de-Peilz (VD).
Synagogue souillée à Genève
Il y a un an, les murs de la grande synagogue de Genève avaient
été recouverts d'inscriptions antisémites telles que "vive Hitler"
et "gaze les Juifs". Une plainte avait été déposée. Les autorités
genevoises avaient réagi fermement à ces déprédations en demandant
que leurs auteurs soient punis sévèrement, a rappelé la
CICAD.
Le cimetière juif de La Tour-de-Peilz a pour sa part été la proie
des vandales en mai 2005. Treize stèles avaient été renversées ou
posées les unes sur les autres. Comme à Genève, la justice a été
actionnée, avec une plainte déposée par les représentants de la
Communauté israélite de Vevey-Montreux.
Autres incidents
A côté de ces deux actes qualifiés de graves par la CICAD,
figurent d'autres incidents, moins frappants, mais tout aussi
blessants pour les personnes qui en sont les victimes. Il s'agit
notamment de lettres antisémites ou négationnistes, d'injures, de
publications et de graffitis ciblés, note le rapport.
Le rapport relève également le développement sur l'Internet de
sites à contenu raciste. Ce phénomène connaît un essor important,
s'inquiète la CICAD. En mai 2005 dans le canton de Neuchâlel, la
police a fermé plusieurs blogs portant des noms aussi évocateurs
que "Jude raus", "trashjude" ou "psychopathe 14 88".
ats/nr
Racines diverses
En Suisse romande, l'antisémitisme provient de plusieurs sources. On y retrouve, comme ailleurs en Europe, un antisémitisme d'extrême droite, constate le rapport.
La violence à l'égard des Juifs peut également prendre naissance à l'extrême gauche de l'échiquier politique, sur fond de conflit israélo-palestinien.
La Suisse romande n'est pas non plus épargnée par le courant négationniste.
Enfin, la religion peut être à l'origine de l'antisémitisme. Si l'Eglise catholique a procédé à son examen de conscience, ce travail de remise en question n'a pas encore été mené par l'islam, regrette le rapport.