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Peine confirmée pour l'infirmier de la mort

Peine confirmée pour l'infirmier de la mort lucernois (ici pendant un transfert)
Peine confirmée pour l'infirmier de la mort lucernois (ici pendant un transfert)
Le Tribunal cantonal de Lucerne a confirmé mercredi la condamnation de «l'infirmier de la mort» à la prison à perpétuité. La Cour l'a par contre reconnu coupable de 7 assassinats, au lieu des 22 qui lui ont été imputés en première instance.

Entre 1995 et 2001, cet ancien infirmier suisse a étouffé ou empoisonné 24 femmes et quatre hommes dans des homes médicalisés des cantons de Lucerne, d'Obwald et de Schwytz.

Les victimes de celui qui a été surnommé "l'infirmier de la
mort" avaient entre 66 et 95 ans et nombre d'entre elles
souffraient de démence sénile.

Après son arrestation en juin 2001, cet homme âgé aujourd'hui de
37 ans avait expliqué avoir agi par compassion pour ses victimes et
parce qu'il était surmené. En première instance le Tribunal
criminel de Lucerne n'avait pas cru à ces arguments. Il avait
conclu à 22 assassinats, trois tentatives d'assassinat accomplies
et deux tentatives inachevées.

Compassion douteuse

Comme les juges de première instance, le Tribunal cantonal de
Lucerne a douté de la compassion de l'infirmier. Trois victimes
étaient en relative bonne santé et quatre autres importunaient
l'infirmier. C'est pourquoi, il s'est débarassé de ces dernières, a
indiqué le président du tribunal Ruedi Isenschmid mercredi lors de
la lecture du jugement.



Dans ces sept cas, le tribunal a reconnu l'infirmier coupable
d'assassinat. Dans les 15 autres, il voit des homicides
volontaires. Le Tribunal cantonal l'a également reconnu coupable de
trois tentatives d'assassinat accomplies et deux tentatives
inachevées. Selon Ruedi Isenschmid, l'infirmier a déployé une très
grande énergie criminelle en tuant autant de personnes sur une
période aussi longue. C'est pourquoi le tribunal a prononcé la
peine maximale. Le fait que l'accusé a avoué les faits ne permet
pas d'atténuer la sentence.

Qualification d'assassinat contestée

L'ancien infirmier, qui a déjà purgé quatre ans et demi de
prison, n'avait pas accepté le verdict prononcé en première
instance par le Tribunal criminel de Lucerne, qui l'avait reconnu
coupable de 22 assassinats. Il avait fait recours auprès du
Tribunal cantonal. Selon son défenseur, l'infirmier n'a pas agi
comme un assassin. Il n'a pas fait preuve d'une absence
particulière de scrupules et n'a pas non plus fait souffrir ses
victimes. Au contraire, il voulait abréger leurs souffrances.



L'avocat avait plaidé l'homicide volontaire dans 22 cas et laissé
le tribunal fixer la peine. Lors du procès en appel, le procureur
avait accusé l'infirmier de «crimes extrêmement graves». Toutefois
il n'avait voulu parler d'assassinat que pour cinq cas, qualifiant
les autres d'homicides volontaires. Il avait requis 17 ans de
prison.



ats/cb

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L'euthanasie en Suisse

Comme dans le cas de l'infirmier lucernois, l'euthanasie active directe est assimilée à un homicide en Suisse.

En revanche, l'euthanasie active indirecte (doses sédatif susceptibles d'abréger la vie) et l'euthanasie passive (renoncer aux mesures destinées à prolonger la vie) ne sont pas punissables, sous certaines conditions.

Il n'est ainsi pas illégal d'aider quelqu'un à mourir, pour autant que ce ne soit pas pour des motifs égoïstes.

La Suisse compte des associations d'aide au suicide (Exit, Dignitas) qui accompagnent des patients incurables qui ont choisi de mettre fin à leurs jours.

Mais cette euthanasie ne peut pas être active. C'est le patient qui doit accomplir lui-même le geste fatal, les associations n'étant là que pour lui prêter assistance.

En la matière, la Suisse est plus libérale que la plupart des pays européens.