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Jeux de hasard indésirables dans les bistrots

Les jeux de hasard pas près de revenir dans les bars
Les jeux de hasard pas près de revenir dans les bars
Les jeux de hasard ne sont pas près de revenir dans les bistrots et bars de Suisse. Ni les loteries, ni les casinos et ni la plupart des cantons ne veulent en entendre parler.

Telles sont les conclusions de la procédure de consultation au
sujet de la révision partielle de l'ordonnance sur les jeux de
hasard. Berne désire assouplir la loi pour venir en aide à la
branche et pour donner une chance de survie à la branche des
machines à sous.



Cette révision permettrait l'usage de jeux dans les bistrots
contenant davantage de hasard, associé à l'adresse.



Les milieux consultés s'offusquent de ce projet, à l'exception de
Gastrosuisse et Swissplay. Cette dernière organisation, qui
chapeaute la branche des machines à sous, estime qu'il s'agit «d'un
petit pas dans la bonne direction». Mais même si cet
assouplissement était introduit, elle se demande «si la branche
aura la possibilité de survivre».

Gastrosuisse favorable

Avant l'interdiction des machines à sous au printemps 2005, la
branche suisse des automates réalisait un chiffre d'affaires de
l'ordre de 140 millions à 160 millions par année, grâce à 6000
machines réparties dans les salles de restaurants de 13
cantons.



Depuis, les machines ont été retirées et environ 1100 personnes
sur 1500 ont perdu leur emploi. Pendant ce temps, les loteries et
casinos font un chiffre d'affaires de l'ordre de 3 milliards de
francs par année, dont plus des deux tiers vont aux loteries.



Gastrosuisse est le seul allié de Swissplay dans cette
consultation. Il salue le projet du Département fédéral de la
justice et demande même qu'il aille plus loin en permettant que la
part de hasard contenue dans un jeu grimpe à 50%, plutôt que les
40% proposés par le DFJP.

La Loterie romande pour le statu quo

Pour la Loterie romande, la délimitation entre jeux de hasard et
jeux d'adresse doit rester stricte. «Il ne faut pas changer les
règles qui viennent d'être mises en place et il s'agit d'éviter de
rouvrir le débat sur les machines à sous», a déclaré José Bessard,
directeur de la communication de la Loterie romande. Son homologue
alémanique Swisslos défend la même position.



Du côté des casinos, la Fédération suisse ne veut pas voir les
jeux de hasard lui échapper et se prononce en faveur de la
distinction contenue dans la loi actuelle. Les salles de casinos
suisses accueillent près de 3000 machines à sous, qui procurent aux
casinos 75% de leurs chiffres d'affaires.

Cantons opposés

Les cantons romands sont aussi hostiles à tout assouplissement.
Regroupés au sein de la commission romande de la loterie et des
jeux, ils estiment qu'il n'est pas souhaitable de contourner la
volonté du législateur en rouvrant le débat sur les machines à
sous.



Même Fribourg, concerné par de nombreux licenciements de la
branche, soutient la position de la CRLJ. En Suisse alémanique,
Zurich, Thurgovie et Soleure disent également non à cette
révision.



En revanche, Berne et les Grisons y sont favorables. Selon le
gouvernement bernois, «une exploitation rentable des appareils de
jeux d'adresse est impossible avec la réglementation en
vigueur».



ats/fb

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De nombreuses personnes dépendantes

Les personnes souffrant de dépendance au jeu sont estimées à 70'000 en Suisse.

Pour empêcher qu'elles ne s'enfoncent davantage dans les dettes, près de 13'300 personnes ont été interdites de casinos l'an dernier

Ceci représente une augmentation de 3600 par rapport à 2004.

La Fondation alémanique pour la protection des consommateurs défend dans les intérêts des joueurs pathologiques. «Avec les jeux de hasard, les gens vont perdre davantage d'argent», a souligné l'un des porte-parole.

Quant au Centre du jeu excessif de Lausanne, il rejette aussi l'assouplissement préconisé par Berne. «Tant qu'il y a une part de hasard dans un jeu d'argent, même s'il s'agit d'une part additionnelle, cela comporte un risque de conséquences dommageables pour les populations vulnérables», a précisé le docteur Jacques Besson.