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Douanes: arrestations nombreuses en 2006

Près de 500 agents suisses et français ont été mobilisés
La contrefaçon aussi au coeur des préoccupations des douanes
Le Corps des gardes-frontière a remis l'année dernière près de 49'000 personnes à la police, nombre jamais atteint auparavant. Une hausse des saisies de drogue dure a également été enregistrée.

Les gardes-frontière ont remis au total 48'984 suspects à la
police en 2006, près de 12'000 de plus que l'année précédente. Pas
moins de 22'191 personnes étaient recherchées pour des activités
criminelles comme la détention illégale d'armes, de papiers
falsifiés ou de véhicules volés ainsi que le transport de biens
volés ou d'outillage de cambriolage.



D'autre part, 8'100 personnes ont été arrêtées pour avoir enfreint
le code de la route et 300 pour du travail au noir. La
collaboration avec les cantons et les autorités étrangères s'est
améliorée, a déclaré mardi en conférence de presse à Berne Jürg
Noth, chef du Corps des gardes-frontière. Le nombre d'interceptions
de personnes tentant d'entrer illégalement en Suisse ou y
séjournant de manière illégale est passé de 5'472 à 5'858.

Surtout à Genève

La majorité des infractions, soit 3'296, ont été constatées à la
frontière Ouest, en particulier dans la région de Genève. Quant aux
passeurs, 212 ont été interpellés, contre 180 l'année précédente.
En tout, 1726 falsifications de documents ont été découvertes. Près
de six sur dix étaient des faux permis de conduire et des faux
passeports.



Il apparaît que les délinquants agissent en professionnels et que
leur réseau est devenu plus dense et plus complexe. Jürg Noth a
également fait part d'une tendance à la hausse dans les infractions
à la loi sur les stupéfiants en matière de drogues dures: 193 kilos
de cocaïne et 59 kilos d'héroïne ont été saisis, contre
respectivement 176 et 57 kilos en 2005.

Moins de cannabis saisi

En revanche, les gardes-frontière ont saisi moins de cannabis,
soit 95 kilos contre 296, de khat et de substances psychotropes
comme l'ecstasy, les amphétamines et le LSD. Le nombre total
d'infractions à la loi sur les stupéfiants a reculé de 3'192 à
2'563.



Quant aux contrefaçons, elles ont un coût élevé pour l'économie
suisse. Quelque 400 contrôles ont permis de mettre la main sur des
marchandises contrefaites d'une valeur de 3,7 millions de francs.
Environ deux tiers provenaient d'Asie, de Chine en particulier.

Juteuse contrefaçon

«Tout ce qui rapporte est contrefait», a relevé Rudolf Dietrich,
directeur général des douanes. Les produits de luxe comme les
vêtements, les chaussures et les articles de sport ainsi que les
montres et les bijoux figurent au premier rang. Le préjudice pour
l'économie helvétique est estimé à deux milliards de francs par
année.



La douane a également découvert quelque 2500 armes, parfois
habilement camouflées: il en va ainsi de pistolets à l'allure de
lampes et de couteaux qui ont l'apparence de stylos à bille. Enfin,
230 envois contenant des représentations punissables de scènes
pornographiques ou d'actes de violence ont été interceptés.



agences/hof

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Le terrorisme mauvais pour le commerce

La Suisse veut éviter les retombées négatives des mesures douanières que prendra l'UE pour lutter contre le terrorisme. Si rien n'est fait, les échanges commerciaux pourraient en pâtir et les bouchons bloquer les frontières. Les discussions devraient commencer au printemps.

«Nous allons devoir négocier cette année encore un régime spécial» sur l'obligation de notifier à l'avance les marchandises, a déclaré le directeur général des douanes Rudolf Dietrich. Calendrier affiché: une mise en oeuvre en 2009, après que l'accord aura franchi le cap parlementaire en 2008. Pour l'instant, le mandat de négociations est devant le Conseil fédéral.

Côté européen, aucun document n'a encore été rédigé. Mais, selon Rudolf Dietrich, Bruxelles a aussi intérêt à régler le problème, vu qu'il y a un important trafic européen nord-sud traversant la Suisse. La volonté de l'Union européenne de suivre les Etats-Unis et d'introduire une obligation de notifier à l'avance les envois de marchandises provenant de pays tiers est à l'origine des préoccupations suisses.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les autorités douanières américaines ont commencé à contrôler les marchandises à leur point de départ. Les produits à destination des Etats-Unis doivent ainsi en général être annoncés 24 heures à l'avance. Il s'agit d'éviter l'arrivée sur territoire américain de drogues, d'ogives ainsi que d'armes chimiques ou nucléaires.

De mesures protectionnistes, les contrôles aux frontières sont désormais devenus un instrument de sécurité au sens large du terme. Pour preuve, les droits d'entrée ne rapportent plus qu'un des 21,7 milliards de francs de recettes des douanes (la TVA représente 11 milliards), a noté Rudolf Dietrich.