Albert Rösti accuse de mensonge les adversaires de l'initiative de limitation de l'immigration. Il ne s'agit pas d'une initiative de résiliation des accords bilatéraux, a déclaré samedi le président de l'UDC. Il a également pointé du doigt les effets néfastes de l'immigration sur l'environnement.
"Je considère la migration comme le plus fort moteur du gaspillage de ressources, donc comme le principal amplificateur des émissions de CO2, a-t-il même déclaré en ouverture de l'assemblée des délégués de l'UDC, citant les dégâts infligés au sol par des constructions et des installations nécessaires pour accueillir les migrants.
"Nous ne voulons pas d'une Suisse à 10 millions d'habitants"
Le président de l'UDC s'en est pris à la "gauche écologiste", qui "ne fait rien contre l'immigration démesurée", selon lui le principal facteur de pollution, détruisant "de précieuses surfaces de terres cultivables". "Nous ne voulons pas d'une Suisse à 10 millions d'habitants", a poursuivi Albert Rösti, pour qui la Suisse doit gérer de manière autonome l'immigration comme elle le faisait avant la libre circulation des personnes.
Dressant un tableau sombre de 13 ans de libre circulation des personnes, il a évoqué notamment la pression sur l'emploi et les salaires, les coûts de l'aide sociale liés au chômage de longue durée des migrants ainsi que des loyers surélevés. Il a aussi nié l'impact positif de la libre circulation sur la prospérité des habitants du pays.
Clause guillotine niée
L'initiative lancée par l'UDC et l'Action pour une Suisse indépendante et neutre a pour but d'assurer la mise en oeuvre du texte contre l'immigration de masse accepté en 2014 par le peuple, qui demande aux autorités de négocier la fin de l'accord sur la libre circulation avec Bruxelles. Mais dénoncer l'accord ferait tomber l'ensemble des accords bilatéraux I en raison de la clause guillotine, dénoncent les opposants à l'initiative.
Albert Rösti a cependant nié l'automatisme qui lierait le "oui" le 17 mai prochain à une résiliation forcée de l'accord bilatéral de libre circulation des personnes. Ce n'est que si tous les efforts de négociation n'aboutissent pas que l'initiative prévoit comme dernier moyen la résiliation de cet accord, a indiqué le président de l'UDC. Il juge "peu probable" que l'UE dénonce six autres accords dans la foulée selon le principe de la guillotine.
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ats/vic
Oui à la loi sur la chasse
Les délégués de l'UDC, réunis samedi dans le canton d'Uri, ont dit "oui" à la révision de la loi sur la chasse à une écrasante majorité de 356 contre 8. Elle vise à réguler certaines espèces et assouplit le tir du loup.
Ils ont suivi les arguments du conseiller national valaisan Franz Ruppen, pour qui le loup ne devrait pas être banalisé. Il estime que dans un pays comme la Suisse à l'habitat très dense, les animaux entrent dans les villages et perdent la peur des hommes.
La révision permettra d'autoriser le tir d'animaux protégés à titre préventif, c'est-à-dire avant qu'ils aient commis des dégâts. En plus du loup, le castor, le héron cendré ou le lynx pourraient être ajoutés à la liste des espèces régulables.
En cas de "oui", les compétences de la Confédération seraient transférées aux cantons en matière de protection des espèces. Le référendum a été lancé par les organisations de protection de la nature.
Succession d'Albert Rösti
Vendredi, la direction de l'UDC a nommé la commission de sélection chargée d'examiner les candidatures à la présidence. Parmi ses membres figurent entre autres Thomas Aeschi, l'ancien conseiller national Toni Brunner et l'ancien secrétaire général de l'UDC, Martin Baltisser. Le conseiller national Jean-Pierre Grin (VD) est le seul Romand à en faire partie.
Les partis cantonaux ont jusqu'au 1er février pour annoncer des candidats. L'élection du nouveau président aura lieu lors de l'assemblée ordinaire des délégués le 28 mars à Bâle.
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