Dès la semaine prochaine, les médecins et les laboratoires devront signaler les cas d'infection suspectée au coronavirus de Wuhan aux cantons et à Berne dans les deux heures, a indiqué dimanche le porte-parole de l'Office fédéral de la santé publique Jonas Montani, revenant sur une information du SonntagsBlick.
L'OFSP est également en contact avec des voyagistes qui organisent, en Suisse, des voyages de groupes venant d'Asie. Le chef de la section Prévention des crises de l'OFSP Patrick Mathys estime toutefois que le risque d'infection en Suisse est actuellement faible, même si la situation peut changer rapidement. Il n'y a pour l'heure aucune mesure particulière à l'entrée en Suisse.
Pas encore de cas confirmé en Suisse
Si plusieurs cas suspects ont déjà été signalés en Suisse, aucun n'a pour l'instant été confirmé comme étant une contamination au coronavirus de Wuhan.
Deux personnes, tout juste rentrées de Chine, sont suspectées d'avoir contracté le virus. Elles sont actuellement en quarantaine dans un hôpital zurichois.
Il n'y a aucun risque pour les autres patients ou les employés. Les échantillons sont en train d'être analysés par des tests spécifiques au centre national de référence pour les infections virales émergentes des Hôpitaux universitaires de Genève (CRIVE).
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Ailleurs dans le monde, de nombreux aéroports ont introduit des mesures de contrôle pour les passagers en provenance de la ville chinoise de Wuhan, épicentre de l'épidémie. C'est par exemple le cas des aéroports à Singapour, Hong Kong, en Thaïlande et à Taïwan, ainsi que dans les villes de Los Angeles, San Francisco et New York aux États-Unis.
En Europe, les aéroports de Fiumicino à Rome et d'Heathrow à Londres ont également introduit de telles mesures. Les voyageurs qui se rendent en Chine peuvent aller consulter les recommandations de l'OFSP sur son site.
Commerce d'animaux sauvages suspendu
Le bilan de l'épidémie a atteint les 2000 contaminations et 56 morts dimanche, ont indiqué les autorités chinoises. Le coronavirus de Wuhan, aussi appelé 2019-nCoV (pour "2019 novel coronavirus") est apparu sur un marché animalier de la ville de Wuhan en décembre dernier. Outre cette mégapole, pratiquement toute la province du Hubei est coupée du monde, portant le nombre total des habitants confinés à plus de 56 millions, soit presque la population de l'Afrique du Sud.
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Dimanche, les autorités chinoises ont prononcé une interdiction nationale du commerce d'animaux sauvages qui s'applique aux marchés, aux supermarchés, aux restaurants et aux plateformes de commerce en ligne. Tous les endroits abritant des animaux sauvages devront être isolés et leur transport sera interdit.
Agences/vic
Quatre Suisses à Wuhan
Huit ressortissants suisses vivent à Wuhan, épicentre de l'épidémie, a indiqué dimanche un porte-parole du Département des affaires étrangères, se basant sur un recensement de l'ambassade de Suisse en Chine. La moitié ne serait plus sur place et l'autre n'entend pas quitter la ville.
Le DFAE n'a pas connaissance de cas de maladie parmi les ressortissants suisses en Chine. Il continue de suivre "de très près" l'évolution de la situation sur place.