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Les avortements n'ont pas augmenté en Suisse

Nombre d'avortements stable en Suisse
Nombre d'avortements stable en Suisse
Le nombre d'avortements n'a pas augmenté en Suisse depuis l'introduction du régime des délais. Selon la première statistique publiée par l'Office fédéral de la statistique (OFS), il s'est élevé en 2004 à 10'910, soit sept femmes sur mille en âge de procréer.

Cela correspond à 150 interruptions volontaires de grossesse (IVG) pour 1000 naissances, "un taux est assez modeste en comparaison internationale".

Le nombre d'IVG en Suisse est resté pratiquement inchangé par
rapport à 2003 où il s'était établi à 10'803. Cela représentait
déjà sept femmes sur mille âgées de 15 à 44 ans. En 2002, année de
l'introduction du régime des délais, il s'élevait à 11'836, soit
7,7 femmes sur mille en âge de procréer.

Tendance à la baisse

La tendance est ainsi plutôt à la baisse depuis 2000, où l'Union
pour décriminaliser l'avortement avait recensé 12'312 IVG. Cette
évolution suit le recul de la natalité, a relevé l'Office
fédéral.



En 2004, 1% des femmes ayant subi un avortement avaient moins de
16 ans et 11% entre 15 et 19 ans. Selon l'OFS, ce dernier groupe
d'âge présente un taux d'IVG de 5,7 pour mille, un nombre très bas
et en constante diminution. En termes absolus, Zurich a connu le
plus grand nombre d'IVG avec 2387.

Genève en tête du classement

Avec 16 femmes sur mille en âge de procréer concernées (1499
IVG), Genève est le canton où la proportion d'avortements est la
plus élevée de Suisse devant Bâle-Ville (11,8 pour mille) et
Neuchâtel (10,8). Le Tessin en a enregistré 9,2 pour mille. Les
taux relativement élevés de certains cantons frontaliers sont liés
à une proportion assez forte de femmes domiciliées à l'étranger,
avance l'OFS. A l'autre bout du classement se trouvent les cantons
catholiques du Valais avec 2,4 pour mille (147 IVG), d'Appenzell
Rhodes Intérieures (2 pour mille, soit 6 IVG) et de Nidwald (0,7
pour mille, soit 6 IVG).



En ce qui concerne le nombre d'interruptions de grossesses pour
mille naissances (149 selon l'OFS), Genève détient à nouveau le
record (318) devant Bâle Ville (287) et Neuchâtel (214,5). Nidwald
ferme la marche (16).

Etrangères surreprésentées

Dans 94,3% des cas, la femme résidait en Suisse et 87% ont subi
l'intervention dans leur canton de domicile. «Le tourisme
intercantonal des avortements a reculé depuis l'introduction du
régime des délais», note l'OFS.



Toutefois, alors qu'elles ne constituent que 25,5 % des femmes de
15 à 44 ans en Suisse, une femme sur deux ayant avorté était
étrangère. En moyenne suisse, le nombre d'IVG pratiquées par voie
médicamenteuse (48%) est presque égal à celui des interventions
chirurgicales (51%). Par ailleurs, 96% des IVG ont été effectuées
dans le délai légal des douze premières semaines de la grossesse.
Depuis l'instauration du régime des délais, les médecins pratiquant
des IVG sont obligés de déclarer chaque intervention au médecin
cantonal. La statistique de l'OFS se fonde sur les informations
fournies par les cantons.



ats/cb

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Moins d'IVG qu'ailleurs

Le chiffre de 10'910 avortements en 2004 correspond aussi à un taux de 150 interruptions volontaires de grossesse pour 1000 naissances, a précisé vendredi l'OFS.

«Ce taux est assez modeste en comparaison internationale», a indiqué Christoph Junker de l'OFS à l'ats.

Selon les derniers chiffres fournis par l'Organisation mondiale de la santé, la Suède a connu en 2004 un taux de 341 IVG pour 1000 naissances vivantes, l'Allemagne 183, la France 274 en 2003 et l'Italie 243 en 2002.

Opposants à l'avortement pas convaincus

Opposée au régime des délais, l'Aide suisse pour la mère et l'enfant (ASME) n'est pas convaincue par les chiffres de l'OFS.

L'ASME reste persuadée que les IVG ont augmenté depuis l'instauration de la loi en 2002.

Les chiffres de l'OFS ne sont pas comparables, a critiqué le porte-parole de l'association. Il estime en outre que certains avortements sont déclarés comme des fausses couches et relève que la pilule du lendemain n'est pas prise en compte dans la statistique.

Avortement-informations, l'ex-Union suisse pour décriminaliser l'avortement (USPDA) estime de son côté que la légère augmentation de 1-1,5% entre 2003 et 2004 se situe dans l'ordre de grandeur des fluctuations normales.

L'association a aussi relevé que la Suisse présente le taux d'IVG et le taux de grossesse adolescentes le plus bas d'Europe occidentale.