Environ un millier de musulmans et sympathisants, selon la police, ont manifesté samedi après-midi sur la Place fédérale à Berne contre la publication de caricatures de Mahomet.
Les manifestants ont répondu à l'appel de l'Union et association musulmanes de Bienne. La foule était composée en grande majorité d'hommes s'exprimant entre eux pour la plupart en arabe.
Les manifestants ont répondu à l'appel de l'Union et association musulmanes de Bienne. La foule était composée en grande majorité d'hommes s'exprimant entre eux pour la plupart en arabe.
Soucieux d'éviter tout débordement, les organisateurs, des
responsables de l'Union et associations musulmanes de Bienne, ont
exhorté les manifestants à rester calme lors de ce rassemblement
autorisé par la police. «Gardez votre colère!», a lancé à la foule
Nicolas Blancho, l'un des organisateur.
La place fédérale a ensuite vibré au son de prières et de
lectures du coran souvent ponctuées de «Allah Akbar!» (Allah est
grand) scandés par la foule, a constaté une journaliste de l'ATS
sur place. Les orateurs se sont succédés à la tribune. Leurs
discours se sont principalement tenus en arabe alors que des
badauds observaient la scène à distance.
Tapis de prière
La foule était composée en grande majorité d'hommes. Les femmes,
principalement voilées, sont restées groupées entre elles. En
attendant le début de la manifestation une quinzaine d'hommes ont
déroulé un tapis de prière qu'ils ont aussitôt utilisé, tournés
vers La Mecque.
Les participants ont exprimé leurs critiques à travers divers
caliquots dont les slogans étaient notamment: «Liberté d'expression
oui, insultes non», Respectons les prophètes», «Liberté de la
presse: deux poids deux mesures» ou «Respect des sentiments
musulmans».
Pour le dialogue
Selon un communiqué diffusé par les organisateurs, la
manifestation visait «à condamner fermement l'indignation à leur
prophète» et «à appeler les gouvernement concernés à faire en sorte
que cela ne se reproduise plus».
«Nous sommes voués au dialogue et au consensus sinon on ne s'en
sortira jamais». La manifestation s'est déroulée dans le calme. La
présence policière est restée discrète.
A Paris et en Europe
A Paris, quelque 3000 personnes ont manifesté samedi après-midi
à l'appel d'associations musulmanes de la région parisienne, pour
protester contre la publication des caricatures de Mahomet, a
constaté un journaliste de l'AFP.
Le cortège est parti d'une grande place de la capitale, la
République, les manifestants marchant derrière une grande banderole
qui proclamait "Respect des religions, liberté d'expression... pas
de contradiction". La France compte environ cinq millions de
musulmans.
D'autres manifestations de protestation contre les caricatures
publiées au Danemark et reprises dans d'autres pays du continent
ont aussi eu lieu ailleurs en Europe. Deux mille personnes ont
ainsi défilé à Düsseldorf, en Allemagne, où vivent trois millions
de musulmans. Une autre manifestation était prévue à Londres.
Vendredi, des manifestations avaient notamment eu lieu en Irlande,
en Autriche et en Belgique.
agences/st
Publié
Un quotidien sous pression
C'est le quotidien danois Jyllands-Posten qui a enflammé le monde musulman avec sa publication de 12 caricatures de Mahomet.
Il est devenu depuis fin janvier un camp retranché, en attendant des jours meilleurs.
Submergé de messages et d'appels téléphoniques de protestations, mais aussi de soutien, il a reçu des menaces de mort et a subi deux alertes à la bombe successives, les premières de son histoire.
Fondé en 1871, ayant pour seule devise "l'indépendance" du pouvoir et des intérêts économiques, il se targue en première page d'être "le journal international du Danemark", une appellation qui n'a jamais été aussi vraie qu'aujourd'hui.
Ce journal conservateur, qui emploie plus de 800 personnes est le plus fort tirage du Danemark, revendiquant 688'000 lecteurs en semaine et 799'000 le dimanche, dans un pays de 5,4 millions d'habitants.
Les ambassadeurs danois se retirent
- Les ambassadeurs du Danemark en Iran et en Indonésie ainsi que leurs collaborateurs ont quitté provisoirement ces deux pays à la suite de menaces proférées contre eux.
- Le chef de la représentation à Téhéran et ses diplomates sont partis momentanément de Téhéran après avoir reçu des informations portant sur des menaces concrètes et sérieuses contre l'ambassadeur.
- L'ambassade de Finlande dans la capitale iranienne a pris en charge les affaires consulaires du Danemark jusqu'à nouvel ordre.
- A Jarkarta, l'ambassadeur du Danemark et ses collaborateurs ont également quitté l'Indonésie après réception de menaces crédibles et concrètes contre la sécurité du personnel de l'ambassade.