L'organisation qui représente les hôpitaux suisses s'appuie sur une initiative parlementaire en discussion au Palais fédéral pour flexibiliser le temps de travail des cadres et des spécialistes dans les entreprises qui le souhaitent
Plus souple, le modèle ferait tomber les barrières entre vie privée et vie professionnelle. Pour ses défenseurs, c'est justement un plus. Parce que cela permettrait par exemple de quitter un instant le travail pour récupérer les enfants à la crèche, puis de revenir dans la soirée.
"C'est très intéressant parce que c'est une initiative qui répond à un besoin des salariés. Dans la société actuelle, les parents, les jeunes salariés en particulier, réclament une plus grande souplesse dans l'organisation du temps de travail et dans les possibilités de compensation. Avec cette initiative, on le retrouve", explique Anne-Geneviève Bütikofer, directrice de H+.
"Risque d'accidents"
Anja Zyska, présidente de l'Association suisse des médecins assistants et chefs de clinique, y voit quant à elle plutôt des journées sans fin pour le personnel hospitalier, déjà sous pression. Elle constate que les 50 heures hebdomadaires actuelles sont déjà régulièrement dépassées.
"La durée maximale de travail est actuellement déjà le principal problème. Il y a des jeunes médecins qui n'annoncent pas toutes les heures qu'ils ont accomplies, ils travaillent parfois plus de sept jours consécutifs. Si on a une augmentation de la durée de travail, des études montrent clairement les effets sur l'augmentation des problèmes de santé chez les travailleurs, mais aussi l'augmentation du risque d'accidents et d'erreurs", indique-t-elle.
Un risque pour la sécurité du patient. Des craintes portées devant la commission parlementaire qui a auditionné les différents acteurs du marché du travail la semaine passée et les milieux hospitaliers aussi. Elle reprendra ses discussions dans trois semaines avant de donner son verdict sur ce projet de temps de travail annualisé.
Alexandra Richard/gma