Depuis 2004, le code pénal suisse considère que les violences domestiques ne sont plus une affaire privée. Certaines infractions sont ainsi poursuivies d’office, sans même requérir un dépôt de plainte de la part de la victime.
Et c'est souvent dans ce cadre que les policiers doivent intervenir. Une formation est donc dispensée aux aspirantes et aux aspirants policiers du canton de Genève, Vaud et Valais durant leur apprentissage à l’académie de police de Savatan (VD).
Se mettre en situation pour comprendre
Durant une reconstitution d’une heure, deux aspirants jouent un couple et deux autres incarnent les policiers mobilisés sur l’intervention. Le reste de la classe observe la scène. Un sergent-chef-instructeur et une psychologue conseillent et évaluent l’exercice.
L’intervention lors de violences domestiques demande énormément de compétences.
Interrogée dans le 19h30, la psychologue Séolane Bouchoucha indique que leur rôle est notamment d'expliquer les difficultés très concrètes quand une femme souhaite porter plainte, que ce soient des difficultés financières, matérielles ou le jugement de la famille et les amis: "On essaie de leur faire comprendre quels sont les freins pour que les aspirants trouvent des leviers pour les encourager à porter plainte."
Séolane Bouchoucha sensibilise également les futurs policiers aux stéréotypes de genre et de classe sociale: "La violence et le danger peuvent se trouver dans n’importe quel foyer."
Depuis 2017, on constate une augmentation de 31% des violences domestiques déclarées. Et celles-ci sont devenues pour les aspirants la branche la plus complexe de leur formation.
Cécilia Mendoza/del
Les violences domestiques, c'est quoi ?
Selon le Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes, il y a violence domestique "dès lors qu’une personne exerce ou menace d’exercer une violence physique, psychique ou sexuelle au sein d’une relation familiale, conjugale ou maritale en cours ou dissoute".