"Tous les échantillons analysés se sont pour l'heure avérés négatifs", a indiqué mardi devant la presse à Berne Daniel Koch, le responsable de la division Maladies transmissibles à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Les autorités sont en contact quasi permanent avec les médecins cantonaux.
Daniel Koch a répété qu'en l'état, on ne peut pas parler de pandémie, soit une épidémie au niveau mondial. La Suisse se conforme aux indications de l'OMS qui n'a pour l'heure pas déclaré d'urgence de portée internationale.
Une hotline pour répondre au public
Pour l'OFSP, la situation ne nécessite ainsi aucune mesure de précaution urgente pour l'instant, tel le port de masques, l'instauration de restrictions de déplacement ou des mesures particulières dans les aéroports. Seule action concrète annoncée, la mise en place ces prochains jours d'une hotline pour répondre aux questions du public, car il est impossible aux autorités de répondre aux questions de chaque personne individuellement, a indiqué l'Office.
"Le plus important dans la situation actuelle, c'est de disposer de canaux de contact et d'information avec tous les spécialistes, mais aussi avec le public", a déclaré Daniel Koch dans le 12h30 de la RTS. "Il y a toujours un besoin de rassurer et d'informer correctement la population", poursuit le spécialiste, qui dit toutefois n'avoir pas constaté d'emballement particulier du public sur la question.
La Suisse est prête
Selon la professeur Isabella Eckerle, responsable du Centre des maladies virales émergentes des HUG et deuxième des trois spécialistes qui s'exprimaient mardi matin à Berne, une task force a été mise en place à Genève, avec des spécialistes qui peuvent travailler 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 en lien avec le coronavirus de Wuhan. Les hôpitaux universitaires suisses collaborent étroitement avec des laboratoires de toute l'Europe, ainsi qu'avec les médecins cantonaux, maillon essentiel de la chaîne.
Au niveau international, la situation est confuse et en constante évolution, a indiqué Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale à l'OFSP. Selon lui, il faut s'attendre à ce que d'autres cas se présentent en Europe. La Suisse pourrait être touchée tôt ou tard.
Quant aux aéroports, ils sont prêts à mettre en oeuvre des mesures pour filtrer les passagers. Il est également question d'informer les voyageurs. Mais l'ensemble du dispositif nécessite d'être coordonné avec les aéroports européens comme Francfort ou Amsterdam, a précisé Patrick Mathys.
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Vincent Cherpillod avec ats
Faire confiance à son généraliste
Interrogé mardi soir dans Forum, le médecin cantonal vaudois Karim Boubaker accueille avec soulagement la nouvelle du lancement, ces prochains jours, d'une hotline pour informer le public. "Nous avons été submergés d'appels toute la journée, les hôpitaux également. S'il y a une hotline, c'est le bon endroit où appeler pour obtenir toute sorte de renseignements".
Il évoque notamment des appels de la part de personnes inquiètes, après avoir commandé des produits sur des sites de vente en ligne chinois, de savoir si elles peuvent ouvrir leur paquet sans risque ou non. "Ce sont des questions qui peuvent faire sourire, mais qui nous arrivent", constate le médecin.
Surcharge problématique pour les "vrais" malades
"Quand ce type d'événement se produit, les risques ne sont pas tant liés aux gens qui pensent être touchés par l'épidémie qu'aux personnes qui ont des vrais problèmes de santé et sont mal pris en charge par le système de santé en raison de sa surchage", met-il en garde.
Il rappelle l'importance de contacter en premier lieu son médecin généraliste en cas de doute, ce dernier se chargeant, ensuite, d'orienter son patient vers une procédure appropriée.
>> Ecouter son interview dans Forum: