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Le oui aux "logements abordables" dévisse, selon le 2e sondage SSR

Votations 9 février: le 2e sondage GFS esquisse les scénarios probables pour norme anti-homophobie et initiative logements.
Votations 9 février: le 2e sondage GFS esquisse les scénarios probables pour norme anti-homophobie et initiative logements. / 12h45 / 1 min. / le 29 janvier 2020
Alors que la loi anti-homophobie semble bien partie pour être acceptée par le peuple le 9 février, le oui à l'initiative "Davantage de logements abordables" recule fortement, indique le deuxième sondage gfs.bern pour la SSR publié mercredi.

Si les votations du 9 février avaient eu lieu à la mi-janvier, l'initiative relative aux logements en location aurait obtenu le soutien de 51% des voix. Le oui au texte de l'Association suisse des locataires (ASLOCA) s'affaisse de 15 points de pourcentage par rapport au premier sondage.

A l'inverse, le camp des opposants se renforce nettement. Il représente désormais 45% des sondés alors qu'il n'était que de 30% le 20 décembre.

Opposition gauche-droite

Une nette opposition gauche-droite se dessine dans les intentions de vote. Alors que 90% des sympathisants du PS et 87% de ceux des Verts prévoient de voter en faveur de l'initiative, une majorité des partisans du PLR et de l'UDC - soit 73% pour chaque parti - s'y oppose.

Dans le camp du PDC, on observe un basculement par rapport à la première enquête. Alors que 55% de ses électeurs soutenaient le texte en décembre, ils sont désormais une large majorité à le rejeter (64%) et, ainsi, à suivre la ligne du parti.

Les sympathisants des Vert'libéraux continuent de se positionner contre l'avis de leur formation en soutenant l'initiative à 57%.

Différence entre les sexes

Les différences entre les sexes n'ont pas diminué depuis le premier sondage. Malgré une diminution de la proportion de oui, les femmes (60%) soutiennent toujours davantage le projet que les hommes (42%). Chez les deux sexes, la régression de la part de oui entre la première et la deuxième enquête se chiffre à 15 points de pourcentage.

La Suisse alémanique affiche encore 50% d'avis favorables, contre 55% en Suisse romande. C'est du côté italophone que la part de oui est la plus élevée avec 62%, même si, à l'instar des autres régions, la tendance au non a commencé à se dessiner.

Spéculation et quotas

Au niveau du contenu, la construction de coopératives d'habitation séduit 60% des adhérents au projet. En outre, 68% disent s'opposer à la spéculation immobilière et citent cet argument pour voter en faveur du texte.

En face, le camp du non s'appuie notamment sur le niveau élevé des coûts et les frais administratifs (55%). De même, 53% craignent que des quotas rigides de coopératives fassent fuir les investisseurs.

Net soutien à la loi anti-homophobie

La loi anti-discrimination bénéficie toujours d'un large soutien, avec 52% des sondés se disant "absolument pour" et 13% "plutôt pour". Au total, 33% s'y opposent, soit une hausse de 5 points de pourcentage par rapport à décembre.

Seuls les partisans de l'UDC rejettent le projet. Leur non s'est d'ailleurs renforcé pour atteindre 76%. Tous les autres groupes examinés affichent un net oui. Le plus grand soutien émane de l'électorat du PS (93%) et de celui des Vert'libéraux (93%), ainsi que des sympathisants des Verts (91%).

Comme pour les "logements abordables", on note ici une différence entre les hommes et les femmes. Ces dernières sont 74% à soutenir la loi anti-discriminatoire contre 57% chez les hommes.

Le soutien est plus faible en Suisse alémanique (62%) qu'en Romandie (73%) et en Suisse italienne (79%).

>> Ecouter aussi les précisions du 12h30 sur l'extension de la norme antiraciste :

Des manifestants en faveur du "oui" à la criminalisation de l'homophobie, le 11 janvier dernier à Zurich. [Keystone - Walter Bieri]Keystone - Walter Bieri
L’extension de la norme antiraciste à l’homophobie convainc la majorité de l’électorat / Le 12h30 / 1 min. / le 29 janvier 2020

Discrimination en question

Une majorité des personnes questionnées (84%) estime que la discrimination menace la cohabitation pacifique et qu'elle n'a rien à faire dans une société libre et regardante sur la dignité humaine.

Par ailleurs, la nécessité de protéger les personnes homosexuelles et bisexuelles (66%) est reconnue et une majorité considère que le problème est bien réel (63%).

>> Lire aussi : Les "Logements abordables" et la loi anti-homophobie démarrent bien, selon un sondage SSR

Mathieu Henderson

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La méthodologie

Le sondage, mené par téléphone et sur internet, s'est étendu sur une période de 8 jours, entre le 15 et le 23 janvier 2020. Il a porté sur un échantillon représentatif du corps électoral suisse de 4935 personnes. La marge d'erreur est de +/-2,7 points de pourcentage.

L'institut gfs.bern, qui a réalisé ce sondage sur mandat de la SSR, précise que cette deuxième enquête donne un état des lieux de l'opinion trois semaines avant les votations fédérales du 9 février, et qu'il ne s'agit pas d'une prévision.