Les jeunes mobilisés pour le climat - qui désertent périodiquement les bancs d'école et revendiquent dans la rue des mesures concrètes pour endiguer le réchauffement climatique - font partie de la solution, confie Adèle Thorens jeudi.
La conseillère aux Etats assure comprendre parfaitement leurs motivations: "Il faut se mettre à leur place. Cette génération, on leur vole leur avenir, ils ont sur les épaules une situation dramatique. C'est sain qu'ils fassent entendre leurs voix, et que nous, élus, nous les entendions."
"Pacifiste et proportionné"
Sans embrasser pour elle-même la désobéissance civile - fonction oblige -, Adèle Thorens la conçoit néanmoins comme un outil intéressant, à condition qu'il soit manié avec doigté. "Les actions de désobéissance civile, si elles sont pacifistes et proportionnées, peuvent énormément nous soutenir, nous politiciens, dans notre difficile travail d'élaboration de compromis."
La Vaudoise, qui a accédé à la Chambre haute lors des dernières élections fédérales, souligne également la dette de la classe politique envers ces jeunes activistes. "Nous n'aurions jamais eu ces résultats s'ils n'avaient pas été dans la rue à crier très fort."
Le parti des Verts, fort de son succès dans les urnes, doit maintenant faire face au défi de sa croissance fulgurante, avec deux tiers d'élus novices. "Et avec des attentes très fortes au sein de la population", ajoute Adèle Thorens, qui rappelle que les écologistes et leurs alliés sont encore loin d'une majorité aux Chambres.
La transition écologique "avec le peuple"
"Avec le Parlement actuel, il n'y aura pas de révolution verte pendant cette législature", regrette l'élue, qui espère néanmoins des "avancées significatives" sur la loi sur le CO2, avec d'abord un maximum de résultats au Parlement puis l'épreuve du vote populaire - puisqu'il y aura vraisemblablement un référendum. "Nous devons travailler sur l'acceptabilité, parce qu'on a besoin du peuple pour mettre en oeuvre cette transition écologique", souligne-t-elle.
Il y aura donc du pain sur la planche pour le ou la nouvelle président.e du parti, qui sera désigné en mars. Alors que le délai de candidature court jusqu'à vendredi, l'unique candidature est pour l'instant celle du conseiller national zurichois Balthazar Glättli, également chef de groupe aux Chambres.
"Il est très compétent, très populaire au sein du groupe et c'est une excellente candidature pour les Verts suisses", salue la sénatrice, qui a elle-même co-présidé le parti avec Regula Rytz entre 2012 et 2016.
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Propos recueillis par Guillaume Rey
Adaptation web: Katharina Kubicek