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"Il faudrait tôt ou tard conclure les discussions sur l'accord-cadre"

Ignazio Cassis sous tutelle pour la stratégie de politique étrangère de la Suisse? Son interview
Ignazio Cassis sous tutelle pour la stratégie de politique étrangère de la Suisse? Son interview / Forum / 8 min. / le 30 janvier 2020
Paix et sécurité, prospérité, durabilité, et désormais aussi numérisation: le Conseil fédéral a retravaillé les priorités dans sa nouvelle stratégie de politique extérieure suisse 2020-2023. Les relations avec l'UE restent néanmoins le point central de son action.

Pour Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) interrogé jeudi dans l'émission Forum, il est évident que la question européenne reste au centre des enjeux de politique étrangère. "Il faudrait tôt ou tard arriver à une conclusion de ce débat sur l'accord-cadre institutionnel", souligne-t-il.

Mais le Conseil fédéral ne serait-il pas attentiste sur la question européenne, alors que les milieux économiques insistent sur l'importance d'un tel accord?  Ne craint-il pas la votation sur l'initiative UDC qui veut limiter la libre-circulation?

"Le Conseil fédéral a défini une stratégie séquentielle, en luttant d'abord contre l'initiative de l'UDC." Si cette initiative est acceptée, la question de l'accord-cadre sera caduque. Par contre, "si la population la refuse nettement, à hauteur de 60% par exemple, alors nous aurons un signal clair de ce que la population veut, et le Conseil fédéral sera plus confiant pour aller de l'avant."

La consulation sur l'accord-cadre a montré que trois points devaient être améliorés clairement. Mais Ignazio Cassis s'annonce confiant: "Nous avons réuni les acteurs autour d'une table depuis sept mois, les discussions avancent.  Nous aurons des propositions concrètes à faire à l'Union européenne avant l'été."

Le processus interdépartemental "était ma décision"

Publiée à un rythme quadriennal depuis 2011, la stratégie de politique extérieure de la Suisse a pour la première fois été élaborée dans le cadre d'un large processus interdépartemental.

"C'était ma décision", a expliqué Ignazio Cassis. "Cela ne sert à rien que le DFAE fasse tout seul une proposition de politique étrangère qui est ignorée par les autres départements puisque la politique étrangère suisse est de la compétence de tout le gouvernement", a encore relevé le conseiller fédéral. "Il faut dès le départ travailler ensemble. La politique étrangère, comme le dit notre Constitution, est un domaine du Conseil fédéral, c’est tout le Conseil fédéral qui doit travailler de manière cohérente".

Propos recueillis par Thibaut Schaller/ebz/lan

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