Le nouveau concept sera soumis à l'Assemblée des délégués en
juin à Delémont. Lancé lors du congrès de Brigue en 2004, le
programme économique réactualisé pour la période 2006-2015 a été
élaboré par les commissions spécialisées du parti avec la
participation de la base.
Le copieux plan-cadre de 193 pages présenté lundi se veut une
"vision à long terme au service du plein emploi, respectueuse de
l'environnement, de la solidarité et de la personne".
Plein emploi
"L'économie est à nouveau un élément central de la politique du
Parti socialiste", a relevé devant la presse son président
Hans-Jürg Fehr. En première ligne figure l'objectif du plein
emploi. Tout le monde doit pouvoir travailler autant qu'il le
souhaite. Il s'agit aussi pour cela de mieux intégrer les femmes
dans le monde du travail, notamment en proposant des modèles
d'emplois flexibles.
La gauche vise à réaliser l'égalité des salaires entre hommes et
femmes dans les dix prochaines années. Pour favoriser cette
évolution, elle demande par exemple que l'octroi des marchés
publics tienne compte de l'attitude des entreprises envers les
femmes.
La formation et la recherche sont aussi des priorités, ont précisé
les conseillers nationaux et co-présidents de la commission
"Economies et finances du PS", Jean-Noël Rey (VS) et Susanne
Leutenegger (SH). Le PS réclame une hausse des dépenses fédérales
d'au moins 6% dans ce domaine dans le prochain crédit-cadre.
PME pas oubliées
Le PS pense aussi aux PME, qui représentent selon lui 99,7% des
entreprises. Il faut améliorer l'accès au crédit, simplifier
l'octroi de cautions et pratiquer des mesures d'encouragement à la
création d'entreprises par le biais de réseaux, de forums de la
formation continue ou de micro-crédits.
Il convient aussi d'alléger la charge administrative, notamment
par la simplification de la TVA. La gauche estime par ailleurs que
les pouvoirs publics doivent mener une politique active par rapport
au marché du travail. Autre nécessité: faciliter la coexistence de
l'activité professionnelle et de la vie de famille et favoriser
l'accès du travail aux femmes. Le PS propose notamment des
allocations familiales de 500 francs par mois.
Service public fort
Le programme contient aussi une touche "verte". Il prône des
contrôles plus stricts du respect des normes écologiques par les
entreprises dans le cadre des accords de libre-échange. Autre
revendication globale classique: un service public fort. Le concept
demande par exemple que le Conseil fédéral ne prenne pas de
décisions remettant en cause le service public dans les domaines de
la santé, de la formation et de la distribution d'eau.
Pour instaurer les conditions cadres appropriée, les socialistes
ont également un credo en matière de politique monétaire: elle doit
viser le plein emploi et la stabilité des prix. La Banque nationale
suisse doit éviter le renchérissement du franc.
Au chapitre agricole, la conception de base est que la mutation
structurelle de l'agriculture doit se poursuivre. Avec 3% de
cessations d'activités, elle est socialement acceptable. La
réduction des paiements directs généraux est inéluctable. Le PS
privilégie les paiements directs écologiques.
ap/nr
Adhérer à l'Union européenne
Sur le plan international, l'adhésion à l'UE reste un objectif des socialistes. Elle est à préparer "le plus vite possible", dans un premier temps sans adopter l'euro. L'entrée dans l'UE est selon le PS le seul moyen de participer aux décisions. Sans compter un accès sans entrave à un marché de 450 millions de consommateurs.
L'adhésion permettrait en outre de supprimer la concurrence fiscale jugée néfaste entre les cantons et d'octroyer de meilleures conditions en termes de temps de travail, de travail à temps partiel ou de congé-maternité. Quant au relèvement de la TVA à 15%, il devrait se faire par étapes.
Le PS demande en outre que le Conseil fédéral fixe les objectifs à atteindre annuellement pour le financement de la coopération au développement jusqu'en 2015. Il doit reprendre les objectifs de l'UE et de l'ONU, soit 0,56% du PIB d'ici 2010 et 0,7% jusqu'en 2015. Elle atteint actuellement quelque 0,41%.