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Particules fines: à nouveau alarmant

Eviter la pollution de l'air dans les villes devient un enjeu politique.
La pollution fait son retour en Suisse
Les concentrations de particules fines dans l'air dépassent depuis mercredi la valeur-limite de 50 µg/m³. Dans l'idéal, ce seuil ne devrait être dépassé qu'une fois par an, ce qui est loin d'être le cas.

Dans un premier temps, seules les stations de mesure situées en
ville affichaient des taux supérieurs. Depuis vendredi, toutes sont
au dessus. Les plus hautes valeurs ont été mesurées samedi en fin
de matinée à Lausanne, avec un taux moyen de 97 microgrammes par
mètre cube pour les dernières 24 heures, ainsi qu'à Berne (96
µg/m³) et Lugano (95 µg/m³), selon les données de l'Office fédéral
de l'environnement (OFEV) disponibles sur Internet.

Huit dépassements à Lausanne

La station de Payerne (VD) affichait 70 µg/m³, celle de Zurich
65 µg/m³ et celle de Magadino 81 µg/m³. A Sion en revanche, le taux
affichait 42 µg/m³ samedi matin après avoir dépassé la barre de 50
µg/m³ vendredi.



Le seuil fixé dans l'ordonnance sur la protection de l'air ne
devrait pas être dépassé plus d'une fois par an. Or depuis un mois,
cela a déjà été le cas à huit reprises à Lausanne, neuf fois à
Berne et quatre à Lugano.



En février, les valeurs étaient si élevées que certains cantons
ont limité la vitesse sur les autoroutes pour tenter de baisser les
émissions de CO2. La Confédération a pour sa part annoncé des
mesures à plus long terme.



Berne estime à 3700 le nombre de personnes qui décèdent chaque
année d'affections liées aux particules fines et à 4,2 milliards de
francs les surcoûts pour la santé.

Etudes alarmantes

Des études ont montré que des concentrations importantes et
durables portent atteinte à la fonction pulmonaire et réduisent
l'espérance de vie en raison de cancers des poumons et de maladies
cardio-vasculaires.



A court terme, les particules fines peuvent aussi provoquer des
inflammations aiguës des voies respiratoires. Les personnes en
bonne santé sont néanmoins moins exposées que les malades
chroniques, les fumeurs et les enfants.



ats/fb

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Les particules fines

Les poussières fines proviennent essentiellement du trafic, de l'industrie, des machines agricoles et de chantiers, ainsi que du chauffage.

Elles se répandent dans tout le corps via le système respiratoire, provoquant diverses maladies telles que toux, arrêts cadiaques ou cancers du poumon.

En Suisse, trois millions de personnes (40%) sont exposées aux particules fines, selon l'OFEV, essentiellement des citadins. Et 3700 personnes meurent prématurément à cause de la pollution chaque année.

Les filtres à particules atténuent les risques pour la santé.

Filtre obligatoire, mais sera-ce suffisant?

Le climat actuel semble favorable au projet du syndicat Unia visant à introduire, vraisemblablement dès 2007, une obligation de filtre pour les voitures diesel neuves. Cette mesure fait partie d'un plan d'action présenté à la mi-janvier. Moritz Leuenberger pense transmettre ce printemps ses propositions au Conseil fédéral, qui devrait se prononcer avant la fin de l'année.

Le ministre demeure convaincu qu'il n'existe pas de recette miracle pour résoudre le problème des particules fines, dû aussi à la météo, et que les solutions à court terme n'ont que des effets restreints. Un avis partagé par Martin Röösli, épidémiologiste à l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Université de Berne.

Selon lui, même une limitation de vitesse à l'échelon nationale n'aurait pas d'effet direct sur la santé. Pour des effets notables, il faudrait une réduction sur une base annuelle. Des mesures à court terme sont donc avant tout politiques.