Les cantons concernés n'excluent pas de répéter l'exercice
l'hiver prochain si nécessaire, la réduction constatée ayant été
jusqu'à 10%.
Les autorités des cantons de Berne, Zurich et de Suisse centrale
ont informé mercredi des effets de la limitation de vitesse
introduite pendant cinq jours en février. Les mesures effectuées
aux environs des autoroutes indiquent que les taux de
micro-particules ont reculé de 5 à 10% par rapport à d'autres sites
dans la même région.
La limitation de vitesse a par ailleurs freiné l'ardeur des
automobilistes à prendre la route. Le dimanche 5 février, on a
compté de 10 à 14% de voitures en moins que d'habitude selon les
endroits. Le lundi 6 février, la réduction était de 5 à 10%.
Population sensibilisée
«La baisse du trafic montre que les habitants ont été
sensibilisés à la problématique et ont renoncé d'eux-mêmes à la
voiture», expliquent les autorités des cantons concernés. En règle
générale, la limitation de vitesse a été bien respectée par les
conducteurs. Le trafic était par ailleurs plus fluide que de
coutume, et il n'y a eu aucun bouchon.
Toutefois, les cantons de Suisse alémanique estiment qu'une telle
mesure, isolée et à court terme, ne suffit pas. Ils demandent à la
Confédération de mettre en oeuvre sans tarder son plan d'action
contre les particules fines.
Plan de mesures
Les spécialistes des cantons alémaniques et romands ont élaboré
un catalogue de mesures qui doit être discuté et en principe adopté
la semaine prochaine par la Conférence suisse des directeurs
cantonaux de l'environnement.
Il comprend des limitations de vitesse, des interdictions de
circuler dans
certaines zones ou des interdictions d'utiliser des chauffages au
bois d'appoint (cheminées, poêles).
Si les spécialistes alémaniques et romands n'ont pas eu trop de
mal à s'entendre sur les mesures, il n'est pas sûr que leurs
gouvernements se retrouvent sur les mêmes points. «Certains Romands
n'étaient pas certains de pouvoir convaincre leurs politiciens», a
indiqué à l'ATS Hansjörg Sommer, responsable zurichois de l'hygiène
de l'air, de l'énergie et des eaux.
Pas de contrainte
«En Suisse romande, la perception du problème et la façon dont
on l'aborde est un peu différente», a poursuivi H-J. Sommer. Selon
lui, le scénario envisageable est que la Conférence des directeurs
cantonaux de l'environnement «décide quand et comment quelle mesure
doit être prise», mais sans effet contraignant pour les
gouvernements.
Ce sont eux, en dernier recours, qui choisiront d'agir ou non en
temps voulu. Hansjörg Sommer a relevé que Genève avait par exemple
déjà un concept d'intervention en cas de smog, mais qu'il ne
l'avait encore jamais appliqué.
ats/sn
Un filtre comme première mesure
Le climat actuel semble favorable au projet du syndicat Unia visant à introduire, vraisemblablement dès 2007, une obligation de filtre pour les voitures diesel neuves.
Cette mesure fait partie d'un plan d'action présenté à la mi-janvier. Moritz Leuenberger pense transmettre ce printemps ses propositions au Conseil fédéral, qui devrait se prononcer avant la fin de l'année.
Le ministre demeure convaincu qu'il n'existe pas de recette miracle pour résoudre le problème des particules fines, dû aussi à la météo, et que les solutions à court terme n'ont que des effets restreints.
Même une limitation de vitesse à l'échelon nationale n'aurait pas d'effet direct sur la santé. Pour des effets notables, il faudrait une réduction sur une base annuelle. Des mesures à court terme sont donc avant tout politiques.