"On est dans le brouillard, tout reste ouvert", commente le conseiller national vaudois Jean-Pierre Grin, seul Romand membre de la commission de sélection créée pour trouver la perle rare. Il ne cache pas que, pour l'instant, "il n'y a pas de candidat phare".
Certaines personnalités de l'UDC ont manifesté un intérêt comme le conseiller national aragovien Andreas Glarner, d'autres ont dit réfléchir encore comme la Genevoise Céline Amaudruz, vice-présidente du parti, qui préférerait plutôt une co-présidence, et d'autres encore ont refusé comme l'agriculteur schwytzois Marcel Dettling, qui faisait pourtant figure de favori.
A ce stade, le comité de sélection ne communique ni les noms ni le nombre de personnes intéressées. Des candidats ont aussi pu marquer discrètement leur intérêt, sans passer par leur section.
Une succession compliquée
Plusieurs membres de l'UDC interrogés par la RTS regrettent le départ prématuré d'Albert Rösti et s'étonnent de ce délai au 1er février. "On s'est mis la pression inutilement", explique le conseiller national saint-gallois Roland Büchel. Ancien vice-président du parti, le Valaisan Oskar Freysinger va plus loin: "On devrait avoir un plan B, avoir quelqu'un sous le coude, or là on a l'impression qu'on navigue à vue. C'est quand même particulier de changer le capitaine alors qu'on doit mener une campagne cruciale en mai contre la libre circulation."
Le parti semble être dans une situation délicate, car cette absence de prétendants dénote un souci de relève et cause un problème d'image. Pour preuve, certains évoquent un intérim si l'UDC ne trouve pas rapidement de bons candidats.
Un poste très exposé, non rémunéré, avec une disponibilité quasi 7 jours sur 7, sans compter l'omniprésence de l'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher, tout cela n'est pas très motivant, relèvent plusieurs UDC. Certains d'ailleurs n'excluent pas que le tribun zurichois ait un plan B et sorte quelqu'un de son chapeau.
D'autres noms peut-être dévoilés
D'autres noms pourraient être dévoilés ces prochains jours. En théorie, il est possible de postuler jusqu'à l'élection prévue le 28 mars. Pour Roland Büchel, "on a encore le temps, c'est maintenant que les candidatures sérieuses vont arriver".
Selon la presse alémanique, Marcel Dettling serait ouvert à rediscuter. Voyant le peu d'engouement général, d'autres pourraient faire de même, puisqu'ils sont désormais en position de force pour négocier. La commission de sélection se réunit le 11 février, puis va procéder à des auditions ces prochaines semaines avant d'émettre ses recommandations.
Marie Giovanola/lan