Avec une participation de 56,3 %, ils ont en revanche refusé à
près de deux contre un des mesures d'économie prévoyant une limite
de l'augmentation des subventions sociales à 0,5 % pour 2006 et
2007. Ce décret était combattu par un référendum de la
gauche.
L'interdiction de fumer était pour sa part combattue par un
référendum de la Lega. Cette dernière pourrait encore empêcher la
loi modifiée de déployer ses effets, dans un an comme prévu, si
elle décide de recourir au Tribunal fédéral comme elle l'avait
menacé, estimant cette restriction contraire à la
constitution.
Le président de la Lega, Giuliano Bignasca, a également menacé de
lancer une initiative populaire visant à carrément supprimer la loi
sur les établissements publics dont la modification a été adoptée
par 90 384 voix contre 23 945.
Le texte prévoit de bannir la fumée de tous les restaurants, bars,
discothèques et night-clubs du Tessin. Les propriétaires des locaux
auront cependant la possibilité d'aménager des espaces séparés et
dûment aérés à l'attention des fumeurs. Dès l'entrée en vigueur de
l'interdiction, les tenanciers disposent d'un délai d'un an pour
adapter leurs établissements aux nouvelles exigences.
L'exemple de l'Italie
L'interdiction de fumer dans les établissements publics était
toutefois vue d'un bon oeil par les Tessinois qui ont décidé de
suivre l'exemple de l'Italie voisine. Le premier bilan du Ministère
italien de la santé publique plaidait pour un "oui". Il indique que
depuis le 10 janvier 2005, date de l'entrée en vigueur de
l'interdiction, quelque 500'000 fumeurs ont renoncé aux cigarettes
dont les ventes ont chuté de 5,7%. Autres signes positifs: 90% des
Italiens sont désormais favorables à l'interdiction et 9,6% de la
population se rend plus fréquemment au restaurant que par le
passé.
La loi tessinoise prévoit de bannir la fumée dans tous les bars,
restaurants, discothèques et autres night-clubs du Tessin. Les
propriétaires des locaux auront cependant la possibilité d'aménager
des espaces séparés et dûment aérés à l'attention des fumeurs. Dès
l'entrée en vigueur de l'interdiction, les hôteliers et
restaurateurs disposent d'un délai d'un an pour adapter leurs
établissements aux nouvelles exigences.
Pas d'économies sur le dos du social
Les Tessinois n'ont en revanche pas suivi leur gouvernement qui
voulait économiser quelque 40 millions de francs dans les dépenses
sociales, notamment pour les hôpitaux, maisons de retraite, écoles
et jardins d'enfants. Ce rejet, par 72 843 voix contre 39 390, est
interprété comme un désaveu de la cheffe des finances Marina
Masoni.
En mauvaise posture depuis le début de cette année après la
découverte d'irrégularités au sein du service cantonal des
contributions et l'affaire d'une fondation de famille basée à
Schwytz, Mme Masoni a renoncé à soutenir sa proposition lors
d'interventions publiques et dans les médias.
Le directeur de la justice Luigi Pedrazzini a ainsi déclaré
dimanche sur les ondes de la radio de Suisse italienne (RSI) que
l'affaire Masoni a assurément influencé l'issue du scrutin. «On
pouvait certes s'attendre à un échec, mais pas de cette ampleur», a
dit le démocrate-chrétien.
Pour la gauche, il n'était pas acceptable de baisser les impôts
des personnes morales d'un côté et de réduire les dépenses sociales
de l'autre. Le relativement bon budget 2006, qui ne prévoit un
déficit que d'environ 200 000 francs, a également pu jouer un rôle,
même si ces prévisions favorables sont dues aux recettes de la
vente de l'or excédentaire de la Banque nationale.
D'ici à l'été prochain toutefois, le Conseil d'Etat tessinois
pourrait toutefois revenir à la charge. Il proposera une autre
série de mesures d'épargne d'un montant approximatif de 60 millions
de francs.
ats/cb/sch
Le Tessin... et les autres
Si le Tessin est le premier canton à interdire de fumer dans les cafés, les autres cantons ne sont pas en reste. Petit tout d'horizon en Suisse romande.
A Genève, l'initiative «Fumée passive et santé» a récolté plus de 20'000 signatures. Elle demande d'interdire la fumée dans les lieux publics fermés tels les bars, restaurants, et les bâtiments administratifs, culturels et hospitaliers. Le texte doit encore passer devant le Grand conseil avant d'être soumis au peuple.
Dans le canton de Fribourg, la fumée est interdite dans l'administration publique ainsi que dans les établissements scolaires et de soins. A Neuchâtel, le Parlement devra se prononcer d'ici l'été prochain sur une motion populaire demandant l'interdiction générale de fumer dans les lieux publics.
Dans le Jura, le Parlement a chargé le gouvernement d'élaborer une réglementation interdisant la fumée dans tous les locaux de l'Etat, sauf dans des zones aménagées pour les fumeurs.