Les chiffres pour l'ensemble du canton ne seront pas connus
avant plusieurs jours, le temps que les données des 381 communes
arrivent et soient analysées. A Lausanne, 23,3 % des électeurs
étrangers ont voté. Ce taux a été encore meilleur à Renens, où près
d'un étranger sur quatre a participé.
Travail de fourmi payant
«Cette participation est remarquable», se félicite la
conseillère nationale et municipale popiste de Renens Marianne
Huguenin. Cette réussite sanctionne un «énorme travail sur le
terrain» de toute la gauche. Le parti d'extrême-gauche «Fourmi
rouge s'engage depuis 20 ans auprès des communautés étrangères»,
souligne Mme Huguenin.
La campagne a donné lieu à une émulation à gauche. Verts et
socialistes ont aussi rendu visite aux différents cercles étrangers
de Renens. Fourmi rouge et socialistes ont fait traduire leurs
prospectus. Des candidatures étrangères ont été activement
recherchées.
Effort didactique
La Municipalité a en outre financé un film intitulé «Demain on
vote», distribué gratuitement sous forme de DVD aux partis et aux
associations d'étrangers. Ce film didactique et civique est aussi
passé une vingtaine de fois sur TVRL, la télévision de la région
lausannoise.
Il reste toutefois un «immense effort civique» à faire, tant
auprès de la population étrangère que de la population suisse.
Seuls 34,3 % d'électeurs suisses ont participé au scrutin, «il y a
de quoi se faire du souci», note Marianne Huguenin.
Chavannes peu mobilisé
Cette bonne mobilisation des communautés étrangères ne se
vérifie pas partout. A Chavannes-près-Renens, où le profil des
habitants est identique à celui de Renens, seuls 14,2 % des
électeurs étrangers ont voté. Le syndic socialiste André Gorgerat
juge ce résultat «assez incompréhensible», même si les citoyens
suisses se sont également peu mobilisés (31,3 %).
«A Chavannes, il n'y a pas Fourmi rouge!», explique Marianne
Huguenin. Le travail de terrain a été moins poussé. A la décharge
des partis, les communautés étrangères de Chavannes sont beaucoup
moins structurées que chez sa voisine trois fois plus grande. «Nous
n'avons pas de cercles ou d'associations étrangères que l'on peut
atteindre facilement, comme à Renens», souligne M. Gorgerat.
ATS/sch
Beaucoup d'erreurs
Le mode d'emploi de l'élection doit aussi être mieux expliqué. Un nombre de bulletins plus important que les élections précédentes ont été invalidés. «Les enveloppes contenant deux listes ont toujours existé.
A cela se sont ajoutées des erreurs dues aux habitudes de vote des pays d'origine», explique la conseillère nationale. Dans certains pays européens notamment, l'électeur glisse toutes les listes dans l'enveloppe et appose des croix en face des noms de ceux qu'il souhaite élire. La carte de vote, qu'il faut signer et renvoyer mais pas mettre dans l'enveloppe contenant les bulletins, a aussi causé des erreurs.