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Lieux publics sans fumée: Suisses favorables

Un établissement tessinois après l'interdiction de fumer
Un établissement tessinois après l'interdiction de fumer
Pas moins de 60% des Suisses sont favorables à l'interdiction totale de fumer dans tous les établissements publics. Tel est le résultat d'un sondage publié par «Le Matin dimanche».

Quelque 35% des personnes sondées se prononcent contre une telle
interdiction, alors que 5% sont sans opinion. En octobre dernier,
seuls 52,1% des Suisses se disaient en faveur d'une interdiction,
comme l'apprenait un sondage de SonntagsBlick.



Peut-être plus surprenant, 63% des 14-34 ans sont d'accord de
bannir la fumée des établissements publics, restaurants, bars et
discothèques notamment. Ce taux est moins important pour les 35-54
ans et les 55 ans et plus (59% pour ces deux catégories).



Au total, 1000 personnes ont été interrogées entre les 15 et 16
mars pour cette enquête menée par l'Institut Erasm.

Au niveau fédéral

Les Suisses vont maintenant devoir patienter pour voir quelque
chose changer. Au niveau fédéral, l'initiative déposée en 2004 par
Felix Gutzwiller (PRD/ZH) suit toutefois son cours.



Une sous-commission «fumée passive» se penche actuellement sur une
modification de l'ordonnance de la loi sur le travail. «Cela
permettrait l'interdiction la plus rapide, au mieux dès 2008»,
analyse Liliane Maury-Pasquier. La socialiste genevoise précise que
la sous-commission dont elle fait partie examine également la
possibilité de mettre sur pied une nouvelle loi sur la fumée
passive.

Les partis peu assurés

Mais la partie est loin d'être gagnée. Les adversaires de la
cigarette vont devoir vaincre les résistances de GastroSuisse, le
lobby des restaurateurs, qui reste fermement opposé à une
interdiction totale.



Et la bataille n'est pas non plus gagnée d'avance auprès des
parlementaires. Les représentants des quatre partis gouvernementaux
- qui n'ont pas encore débattu de la question - sont en effet très
prudents lorsqu'il s'agit de défendre une interdiction.



Le PDC, par la voix de sa présidente, Doris Leuthard, estime qu'il
s'agit d'une compétence des cantons. Vice-président de l'UDC, le
Neuchâtelois Yvan Perrin peine à donner un pronostic: «Chez nous,
la question fera probablement apparaître un fossé entre la jeune
génération, susceptible d'y être favorable, et ceux qui défendent
le principe de la liberté individuelle.» Etonnamment, le projet
d'interdiction pourrait rallier radicaux et socialistes.



"Le Matin dimanche"/ats/fb

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Dimanche dernier, le Tessin est devenu le premier canton à interdire de fumer dans les cafés. Les autres cantons ne sont pas en reste. Petit tout d'horizon en Suisse romande.

A Genève, l'initiative «Fumée passive et santé» a récolté plus de 20'000 signatures. Elle demande d'interdire la fumée dans les lieux publics fermés tels les bars et les restaurants, ainsi que dans les bâtiments administratifs, culturels et hospitaliers. Le texte doit encore passer devant le Grand Conseil avant d'être soumis au peuple.

Dans le canton de Fribourg, la fumée est interdite dans l'administration publique ainsi que dans les établissements scolaires et de soins. A Neuchâtel, le Parlement devra se prononcer d'ici l'été prochain sur une motion populaire demandant l'interdiction générale de fumer dans les lieux publics.

Dans le Jura, le Parlement a chargé le gouvernement d'élaborer une réglementation interdisant la fumée dans tous les locaux de l'Etat, sauf dans des zones aménagées pour les fumeurs.

Deux réactions positives

"Le Matin dimanche" a aussi donné la parole à des représentants de la prévention du tabagisme, évidemment ravis. Ils voient dans l'interdiction de fumer dans les lieux publics une issue inéluctable.

«Il s'agit de la mesure la plus efficace pour arrêter de fumer... et empêcher les rechutes», explique Jacques Cornuz, médecin-chef à la polyclinique de Lausanne.

«Devant de tels plébiscites, il faut tirer des conséquences politiques, triomphe Jean-Charles Rielle, représentant du Centre de prévention genevois du tabagisme. La population n'acceptera plus longtemps cette situation.»