Publié

Les partis formeront eux-mêmes les preneurs de signatures, annonce Incop

Le grand débat - La Suisse, démocratie malade?
Le grand débat - La Suisse, démocratie malade? / Forum / 20 min. / le 4 février 2020
Sous le feu de la critique, le directeur d'Incop, principale entreprise de récolte de signatures pour les initiatives et les référendums, a annoncé mardi dans Forum que les partis politiques seront désormais responsables de former les gens qui récoltent les signatures.

La révélation des procédés opaques et trompeurs utilisés par les sociétés de récoltes de signatures n'en finit pas de faire des remous en Suisse. Un reportage de Mise au point diffusé dimanche épinglait, notamment, la société Incop. Ses démarcheurs mentent fréquemment sur la nature des projets de loi pour obtenir un maximum de paraphes, montrait le reportage.

Dans un communiqué publié lundi, les Verts vaudois annonçaient leur intention de déposer une motion devant le Parlement vaudois pour faire interdire les récoltes de signatures rémunérées, à l'instar de ce qui se fait déjà dans le canton de Genève.

>> Lire à ce sujet : Les Verts vaudois veulent interdire toute récolte rémunérée de signatures

"On n'a jamais demandé à nos employés de mentir"

"Dorénavant, les partis politiques vont eux-mêmes former les récolteurs au niveau de l'argumentation de chaque initiative. Nous nous contenterons de mettre à disposition des personnes. Et nous allons organiser des contrôles systématiquement", a annoncé mardi soir dans Forum le directeur d’Incop Franck Tessemo.

"On n'a jamais demandé à nos employés de mentir. Il peut arriver que des gens dérapent, mais lorsqu'on a eu connaissance de tels cas, ceux-ci ont été licenciés", a-t-il assuré.

"Problème systémique"

Autre invité de Forum, le député neuchâtelois Baptiste Hurni, qui dit lui-même être tombé à deux reprises sur des démarcheurs lui ayant menti frontalement, salue "un avantage" par rapport à la situation actuelle.

"Mais si l'entreprise Incop entend changer son modèle de formation des gens, c'est bien parce qu'elle se rend compte qu'il y a un problème systémique aujourd'hui", poursuit l'élu socialiste, qui ne pense pas que ces mesures résoudront tous les problèmes. "Il faut des règles et un débat politique clairs, au sein desquels les gens signent ce qu'ils ont envie de signer."

>> Regarder le sujet du 19h30 consacré à ces abus :

Récolte de signatures pour référendums et initiatives: cas d'abus révélés.
Récolte de signatures pour référendums et initiatives: cas d'abus révélés. / 19h30 / 2 min. / le 3 février 2020

Vincent Cherpillod

Publié